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Philippe Aghion
Professeur au Collège de France
A la différence des Américains, les Européens n’ont pas mis en place les institutions et les politiques qui favorisent l’innovation de rupture, regrette le professeur au Collège de France. Il appelle dans une tribune au « Monde » à un réveil urgent.
Publié hier à 08h00, modifié hier à 16h48 Temps de Lecture 3 min.
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Le rapport Draghi [réalisé par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne], publié le 9 septembre 2024, est un cri d’alarme pour le nécessaire réveil technologique de l’Europe. Plusieurs signaux montrent l’urgence d’un tel sursaut. D’abord, l’écart de niveau de vie, mesuré par le produit intérieur brut par habitant, entre la zone euro et les Etats-Unis, qui s’était réduit pendant les « trente glorieuses », a fortement augmenté depuis les années 1990, jusqu’à atteindre son niveau de 1970. Ensuite, alors que c’est en Europe qu’eut lieu la première révolution technologique, celle de la machine à vapeur, c’est désormais aux Etats-Unis que se produisent les innovations de rupture dans les secteurs high-tech (biotechnologies, technologies de l’information), tandis qu’en Europe on innove petit dans les secteurs traditionnels (électroménager, automobile).
Pourquoi ce retournement ? L’explication est simple : pendant les « trente glorieuses », la France et ses voisins européens ont suivi des politiques favorisant une croissance basée sur l’imitation et l’accumulation de capital. Cette croissance de rattrapage fut largement soutenue, d’une part, par le plan Marshall, qui permit aux pays européens de reconstituer leur capital productif – équipements, usines, machines – mis à mal par les destructions de la guerre. D’autre part, par des systèmes éducatifs favorisant la diffusion des nouvelles vagues technologiques, telles que l’électricité ou le moteur à combustion, ainsi que des modes de production innovants comme le fordisme, lancés aux Etats-Unis dans les années 1920.
Mais il arrive un moment où l’accumulation de capital et l’imitation épuisent leurs effets comme moteurs de croissance. D’un côté, il y a ce que l’on appelle les rendements décroissants du capital : plus le stock de capital est élevé, moins chaque unité de capital ajoutée à ce stock permet d’augmenter la production. De l’autre, lorsque l’on s’est déjà suffisamment rapprochés de la frontière technologique – le niveau de développement le plus avancé –, imiter cette frontière ne vous fait pas beaucoup progresser. C’est alors à l’innovation, et tout spécialement l’innovation de rupture, de prendre le relais comme principal moteur de croissance.
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