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Chronique

auteur

Stéphane Lauer

Editorialiste au « Monde »

En cette période d’assemblées générales des grands groupes cotés, les votes pour repousser l’âge de départ des patrons se multiplient. C’est l’occasion de s’interroger sur les processus de succession et s’assurer qu’ils restent dans le strict intérêt social de l’entreprise, estime Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 05h30 Temps de Lecture 4 min.

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Est-ce le pouvoir qui conserve ou bien est-ce simplement l’idée de conserver le pouvoir ? En cette période d’assemblées générales (AG) des actionnaires des grandes entreprises cotées, la question se pose au regard de l’âge avancé de ceux qui cherchent à se maintenir à leur tête. Les votes sur les changements de statut, afin de repousser l’âge de départ des directeurs généraux ou des présidents, se multiplient.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais ce qui, il y a encore quelques années, relevait de l’exception est désormais courant. De là à devenir la règle, il n’y a qu’un pas.

En théorie, rien n’empêche d’être patron à vie. La loi de 2001 relative aux nouvelles régulations économiques dispose bien que le président ou un directeur général doit être âgé de 65 ans maximum. Mais les sociétés sont libres d’adapter leurs statuts pour prolonger la carrière de leurs dirigeants. Le changement intervient pour faire face à un cas particulier, souvent présenté comme existentiel pour la bonne marche de l’entreprise. Mais, une fois le patron parti, les nouvelles bornes restent, si bien qu’à force, la loi ne limite plus grand-chose.

Le fruit d’un combat

C’est sans doute Pierre Pasquier, le fondateur du groupe de conseil informatique Sopra, qui détient la palme de la prolongation. En 2024, l’AG a repoussé l’âge limite du président à 94 ans. Il va sur ses 90 printemps avec soixante ans de mandat d’administrateur à son actif.

Maurice Lévy, lui, n’a consenti à quitter la présidence de Publicis qu’en 2024, à l’âge de 82 ans, tout en restant encore « président d’honneur ». La même année, Nicolas de Tavernost a quitté le directoire du Groupe M6, à 73 ans. Bernard Arnault, 76 ans, vient de faire modifier les statuts de LVMH afin de se donner encore une décennie pour peaufiner sa succession. Il peut rester jusqu’à 85 ans à la tête du groupe de luxe, dont sa famille contrôle 65 % des droits de vote.

Le 13 mai, l’AG de BNP Paribas sera consultée pour repousser l’âge de départ de son directeur général à 68, voire 69 ans et celui de son président jusqu’à 78, voire 79 ans, afin de reconduire le tandem composé de Jean-Laurent Bonnafé et Jean Lemierre. Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, 63 ans, demandera le 28 mai aux actionnaires du groupe hôtelier de repousser l’âge limite à 68 ans. « Il y a beaucoup de choses que nous n’avons pas terminées, il faut finir le job », estime-t-il après… vingt ans de présence au conseil d’administration.

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