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Isabelle Chaperon
La promesse lancée par Alexandre Bompard, le PDG de l’enseigne, de ne plus proposer de bœuf ou de porc en provenance d’Amérique latine, a provoqué un appel au boycott au Brésil, où le français est leader du marché, relève Isabelle Chaperon, journaliste au « Monde ».
Publié hier à 10h49, modifié hier à 10h51 Temps de Lecture 1 min.
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« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », disait Blaise Pascal. Cet axiome fonctionne aussi avec l’océan Atlantique. Par « solidarité avec le monde agricole », Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, s’est engagé, mercredi 20 novembre, à ce qu’« aucune viande en provenance du Mercosur » ne soit commercialisée dans ses magasins. Une annonce peu contraignante, quand ces produits – véritables chiffons rouges pour les éleveurs français en guerre contre la signature d’un traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine – représentent 4 % des ventes de bœuf et de porc de l’enseigne en France.
Un joli coup. Même le roi de la com, Michel-Edouard Leclerc, porte-parole des centres E. Leclerc, a dû embrayer : invité dimanche 24 novembre du « Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat », il a rappelé que si la matière brute n’était pas un enjeu – « à 99 %, [ils] ne vend[ent] pas de viande du Mercosur » –, en revanche, « [leurs] industriels de l’agroalimentaire (…) doivent [leur] dire dans les produits transformés d’où viennent leurs produits ».
Mais était-ce vraiment nécessaire pour Carrefour de s’exposer ainsi, alors que le groupe est par ailleurs leader du marché brésilien, réalisant un quart de son chiffre d’affaires hors taxe en Amérique latine ? Le boomerang est revenu aussitôt sous forme d’un appel au boycott des magasins du français, lancé par le gouverneur de l’Etat du Mato Grosso, grande région d’élevage au Brésil. « Moi, en tant que citoyen, je ne ferai plus mes courses dans leurs magasins », a déclaré Mauro Mendes, dans une vidéo postée vendredi sur les réseaux sociaux. Carrefour a dû préciser que cet engagement de non-commercialisation ne concernait que ses magasins français.
Depuis le XVIIIe siècle et le premier boycott du sucre par les Britanniques pour lutter contre l’esclavage, ce mode de protestation a pu prouver son efficacité. Quand la politique s’invite dans les filets à provisions, les citoyens votent tous les jours et, à la longue, cela peut coûter cher. Cible d’une campagne au Maroc en 2018, Danone avait vu près de 180 millions d’euros de chiffre d’affaires s’envoler. En 2023, la Bud Light du brasseur Anheuser-Bush avait perdu sa place de numéro un des ventes aux Etats-Unis, après qu’une collaboration avec un influenceur transgenre avait suscité l’ire des conservateurs américains.
En Indonésie ou au Moyen-Orient, les marques occidentales présentes en Israël subissent des rétorsions de la part des consommateurs qui pèsent sur leurs ventes. Manifestations d’agriculteurs en France contre menaces de boycott au Brésil : l’avenir dira si Alexandre Bompard a gagné au change.
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