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Giorgia Meloni souhaite un accord pour éviter « une guerre commerciale » avec les Etats-Unis

« L’introduction par les Etats-Unis de droits de douane à l’égard de l’UE est une mesure que je considère comme mauvaise et qui ne convient à aucune des deux parties », a réagi la première ministre italienne, Giorgia Meloni.

« Nous ferons tout notre possible pour parvenir à un accord avec les Etats-Unis, afin d’éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Pour l’Australie, les droits de douane américains sont « totalement injustifiés »

« Ces droits de douane ne sont pas inattendus, mais soyons clairs : ils sont totalement injustifiés », a réagi le premier ministre australien, Anthony Albanese, après l’annonce par Washington de droits de douane de 10 % concernant les importations de produits australiens aux Etats-Unis.

« Cela aura des conséquences sur la perception que les Australiens ont de cette relation » avec les Etats-Unis, a-t-il ajouté.

La Suisse frappée plus fortement que l’Union européenne

Donald Trump a annoncé de lourds droits de douane de 31 % sur les importations en provenance de Suisse, pays largement excédentaire dans son commerce bilatéral. Ces taxes sont supérieures de moitié à celles visant désormais l’Union européenne (20 %), selon le tableau présenté par le président américain lors de son discours.

D’après les statistiques de Washington, le déficit bilatéral s’inscrit à 38,5 milliards de dollars (35,5 milliards d’euros environ).

Selon les chiffres officiels de la Suisse, les exportations vers les Etats-Unis se montaient à 52,65 milliards de francs suisses (54,97 milliards d’euros) en 2024, soit 18,6 % du total des exportations du pays alpin. Ses importations en provenance des Etats-Unis se chiffraient pour leur part à 14,13 milliards de francs suisses.

Sur le réseau social X, la présidente suisse, Karin Keller-Sutter, a annoncé que Berne allait « définir rapidement la suite », sans préciser si le gouvernement envisage de répliquer ou non. « Les intérêts économiques à long terme du pays constituent la priorité », a ajouté la présidente, tout en estimant que « le respect du droit international et le libre-échange sont fondamentaux ».

Entre 2001 et 2021, les exportations de la Suisse vers les Etats-Unis ont triplé, les trois quarts de cette progression étant attribuables au secteur de la chimie et pharmacie, a expliqué l’Office fédéral de la douane.

Outre la pharmacie, les Etats-Unis sont aussi un marché pour les fabricants de montres de luxe. Après le choc de la pandémie de Covid-19, les Etats-Unis avaient été le premier grand marché où la demande était repartie, au point de devenir le premier débouché pour les horlogers suisses, devant la Chine et Hong-Kong. Les exportations de montres suisses vers les Etats-Unis se chiffraient à 4,37 milliards de francs en 2024.

Londres confirme vouloir un accord avec les Etats-Unis

Le Royaume-Uni n’entend pas mener de riposte commerciale immédiate, a réagi le ministre du commerce britannique, Jonathan Reynolds, qui garde l’intention de conclure un accord avec Washington.

« Les Etats-Unis étant notre allié le plus proche, notre approche consiste à rester calme et à nous engager à conclure cet accord qui, nous l’espérons, atténuera l’impact de ce qui a été annoncé aujourd’hui », a-t-il déclaré.

Londres a été relativement épargné par Donald Trump, avec des droits de douane de 10 %, le niveau le plus faible annoncé.

Fin de l’exemption des droits de douane sur les petits colis envoyés de Chine aux Etats-Unis

Donald Trump a signé, mercredi, un décret annulant l’exemption de droits de douane dont bénéficiaient les petits colis envoyés de Chine, mécanisme qui a notamment permis aux géants chinois du commerce électronique Shein ou Temu de se développer aux Etats-Unis.

Il prévoyait jusqu’ici l’exemption de taxation pour tous les envois dont le contenu présentait une valeur allant jusqu’à 800 dollars (740 euros environ)

L’industrie chimique allemande appelle l’UE à éviter « l’escalade »

L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé mercredi l’Union européenne à rester mesurée dans sa réaction aux nouveaux droits de douane américains, soulignant qu’« une escalade ne ferait qu’aggraver les dégâts »

« Nous regrettons la décision du gouvernement américain. Il est maintenant important que toutes les parties concernées gardent la tête froide », dit, dans un communiqué, la fédération VCI de la chimie, représentant des géants comme Bayer ou BASF, qui appelle Bruxelles à « maintenir un dialogue étroit avec Washington ».

« L’objectif doit être une solution équitable pour les deux parties » et l’Allemagne « ne doit pas devenir le jouet d’une guerre commerciale sans fin », insiste le communiqué. « Les Etats-Unis sont et restent un partenaire commercial central pour l’Allemagne », ajoute le texte.

Les nouveaux tarifs douaniers américains entreront en vigueur les 5 et 9 avril, annonce la Maison Blanche

Après la fin du discours de Donald Trump, la Maison Blanche a fait savoir que les nouveaux droits de douane réciproques entreront en vigueur en deux temps, les 5 et 9 avril.

Le 5 avril, à 6 h 01 (heure à Paris), commenceront à s’appliquer les droits de douane d’au moins 10 % sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril, à 6 h 01, ce sera au tour des droits de douane majorés visant des géants comme la Chine (34 %) et l’Union européenne (20 %).

Bonjour,

Pour l’heure nous ne savons pas d’où Donald Trump sort les chiffres avancés dans la colonne de gauche de son tableau, qui semblent bel et bien déconnectés de la réalité. Si l’on prend les droits de douane appliqués par la Chine aux Etats-Unis, par exemple, ils sont de l’ordre de 22,6 %, selon le Peterson Institute for International Economics.

Bonsoir,

Le Canada et le Mexique, qui ont été la cible de précédentes annonces d’augmentation de drois de douane de Donald Trump et sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, n’ont pas été mentionnés pour des augmentations supplémentaires dans le tableau du président ni dans les documents détaillés pays par pays distribués aux journalistes dans la roseraie, selon le New York Times.

Tous les produits étrangers seront visés par au moins 10 % de droits de douane, annonce Donald Trump

Donald Trump annonce également que, de manière générale, tous les produits étrangers seront visés par au moins 10 % de droits de douane, avec des tarifs douaniers plus élevés contre les « pires délinquants ». Il a par ailleurs exhorté les dirigeants étrangers à supprimer leurs propres droits de douane et à acheter des produits américains.

Le président des Etats-Unis a justifié ces droits de douane réciproques par le fait que le pays « se fait avoir depuis cinquante ans », notamment en « prenant soin d’autres nations à travers le monde ». Et « quand on veut se retirer un tout petit peu, ils se vexent qu’on ne s’occupe plus d’eux ». Ces nouveaux tarifs douaniers sont le signe, selon M. Trump, que les Etats-Unis vont « retourner [s’]occuper de [leur] peuple, en premier ». « Nous pourrions vraiment être très riches. Nous pourrions être beaucoup plus riches que n’importe quel pays. »

Washington va taxer les produits européens à 20 %, ceux provenant de Chine à 34 %

« Nous sommes gentils, nous sommes bons, et nous n’imposerons que la moitié des taxes qu’on nous a appliquées », annonce Donald Trump.

Exhibant un long tableau détaillant les droits de douane réciproques appliqués à chaque pays, le président américain annonce de lourdes taxes douanières de 34 % sur les produits chinois, et de 20 % sur les produits européens.

Par ailleurs, les Etats-Unis vont prélever 10 % sur les produits en provenance du Royaume-Uni. Londres négocie depuis plusieurs semaines avec Washington afin de conclure un accord « de prospérité économique » qui permettrait d’« atténuer » les droits de douane, selon les termes employés mercredi par le premier ministre britannique, Keir Starmer.

« Il est temps » que les Etats-Unis imposent des droits de douane réciproques, estime Donald Trump

Le président américain s’en est ensuite pris, de nouveau, à ses cibles privilégiées : le Canada, le Mexique et la Chine. Citant des taxes canadiennes de 25 % sur les produits laitiers américains, mais aussi les interdictions d’importation des volailles américaines dans l’Union européenne, et du bœuf américain en Australie, Donald Trump a affirmé les « comprendre », mais annonce que les Etats-Unis vont « faire la même chose ».

« Cela commence aujourd’hui [mercredi], à minuit [6 heures, à Paris]. » « Il est temps » que les Etats-Unis imposent des droits de douane réciproques, poursuit le président, avant de longuement lister ce qu’il considère comme des déséquilibres commerciaux.

Le président américain commence son discours et confirme des « droits de douane réciproques » dans le monde entier

Donald Trump arrive à la tribune, et commence son discours. En introduction, le président américain a affirmé qu’il s’apprêtait à signer « un décret historique » qui va établir des droits de douane réciproques sur les importations des « pays du monde entier » : « Ce qu’ils font pour nous, nous le ferons pour eux. »

« C’est le jour de la déclaration d’indépendance économique, a-t-il poursuivi. A notre tour de prospérer ; nous allons pouvoir rendre l’Amérique grande à nouveau, plus grande qu’elle n’a jamais été. » Le président américain a notamment promis le retour des emplois aux Etats-Unis et plus de concurrence, ce qui va, selon lui, faire baisser les prix pour les consommateurs américains.

Bonsoir,

Vous pouvez suivre le discours de Donald Trump, en anglais, sur les sites de chaînes américaines comme CNN ou encore CBS News.

En français, rendez-vous sur les chaînes d’information en continu ; BFM annonce, par exemple, sa retransmission.

Et puis, ici, nous nous efforcerons de partager l’essentiel du discours et des éventuelles annonces du président américain.

La « surenchère destructrice » peut-elle être évitée ?

Les victimes des droits de douane supplémentaires promis par Donald Trump sont-elles condamnées à appliquer aveuglément la loi du talion et à détruire à leur tour l’activité économique ?

« Non, si les régions et les pays qui sont aujourd’hui victimes de la terreur du mouvement MAGA suivent l’exemple de l’Equateur dans le conflit de la banane », répond le juriste Christophe Germann, dans une tribune plubliée par Le Monde, rappelant le bras de fer qui a eu lieu en 2000 entre Quito et l’Europe. La protection des droits de propriété intellectuelle européens avait alors été temporairement levée, ce qui avait mis Goliath « à genoux ».

Droits de douane : « Les pays victimes de la terreur du mouvement MAGA devraient suivre l’exemple de l’Equateur dans le conflit de la banane »

Par Christophe Germann

Evelyn Hockstein / REUTERS

Dans un avenir proche, les consommateurs américains risquent d’avoir à payer beaucoup plus cher les biens et services importés de l’Union européenne, du Canada, du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Chine, de l’Inde et d’autres pays et régions du monde. Cette inflation dramatique aura lieu si les victimes de la guerre commerciale promise par Donald Trump répliquent à l’identique. Le problème : les prix des produits et des services américains seront alors poussés à la hausse, ce que nous, consommateurs européens, devrons finalement payer. Tout deviendra alors beaucoup plus cher pour tout le monde dans le monde entier, ce qui ne laissera indifférents que les milliardaires parasitaires…

Quels sont les secteurs les plus menacés ?

Le président américain menace de taxer les marchandises européennes à hauteur de 25 %.

Même si Bruxelles dit vouloir donner la priorité aux négociations plutôt qu’aux mesures de rétorsion, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis, à la mi-février, des « contre-mesures fermes et proportionnées ».

Le Monde fait le tour des réponses envisagées :

L’incertitude autour des annonces de Donald Trump affaiblit le dollar

Le dollar est en retrait mercredi, les cambistes – professionnels de l’achat et de la vente de devises – se montrant crispés à quelques heures de l’annonce par Donald Trump d’une nouvelle salve de surtaxes douanières. Pour Matthew Weller, de Forex.com, les cambistes se trouvent « dans une situation d’attente » même s’il est possible de constater « à court terme une certaine faiblesse » du dollar. Après avoir fait du surplace en début de séance, vers 18 h 40, le billet vert s’enfonçait de 0,61 % face à l’euro, à 1,0858 dollar, et perdait 0,43 % contre la livre, à 1,2978 dollar.

« Les traders hésitent à prendre des positions importantes dans l’une ou l’autre direction tant qu’ils n’ont pas obtenu des éclaircissements sur l’annonce des droits de douane », ajoute auprès de l’Agence France-Presse (AFP) M. Weller. « L’augmentation des droits de douane a été un facteur négatif pour le dollar américain » ces dernières semaines, rappelle M. Weller. Les cambistes craignent que les surtaxes douanières « entraînent un ralentissement de l’économie américaine », selon l’analyste.

Afin de soutenir l’économie américaine, la Réserve fédérale (Fed) pourrait être tentée d’abaisser ses taux d’intérêt, rendant le dollar moins rémunérateur pour les investisseurs, ce qui les pousserait à délaisser cette devise. « Les droits de douane sont intrinsèquement inflationnistes et négatifs pour la croissance – un mélange macroéconomique toxique », qui laisse les acteurs du marché « sur la corde raide », rappelle Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

De plus, il y a la possibilité qu’« en face, s’organise une action commune européenne » en représailles, souligne John Plassard, analyste chez Mirabaud, interrogé par l’AFP. « C’est vraiment le scénario de la “stagflation” [une inflation forte conjuguée à une croissance faible] qui se dessine » aux Etats-Unis, estime M. Plassard.