Le 2 avril, Donald Trump a unilatéralement imposé des droits de douane de 20 % sur la quasi-totalité des importations européennes. Mais, dans un revirement spectaculaire, il a annoncé le 23 avril que ces droits de douane allaient « baisser substantiellement », tout en affirmant que le taux final « ne sera[it] pas nul ». Cette volte-face illustre à la fois l’instabilité stratégique de l’administration américaine et le coût politique d’un protectionnisme improvisé. Elle révèle aussi une occasion d’agir pour l’Union européenne, à condition de ne pas y entrer à reculons.

Bruxelles a, de son côté, préparé une riposte : une liste de produits américains à taxer pour un total de 22 milliards d’euros. Pour le moment, la Commission européenne a choisi de suspendre cette offensive, sans pour autant la désarmer. Il faut cependant que cette suspension cesse d’être interprétée comme de l’attentisme. L’Union européenne doit se préparer non seulement à réagir, mais aussi à transformer chaque excès américain en levier d’affaiblissement stratégique des Etats-Unis.

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