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L’intersyndicale appelle les salariés des huit centres de services français d’ArcelorMittal à se mobiliser mardi. A Denain, ils doivent être rejoints par une cinquantaine de membres de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, où l’inquiétude s’accroît.

Des palettes en feu devant le site d’ArcelorMittal à Saint-Brice-Courcelles, près de Reims (Marne), le 25 novembre 2024.

ArcelorMittal a confirmé, lundi 25 novembre, la fermeture de ses centres de services de Reims et de Denain, qui emploient 135 personnes, à l’issue d’un comité social et économique (CSE).

« Le projet soumis au CSE inclut la fermeture des sites d’ArcelorMittal centres de services à Reims (Marne) et Denain (Nord) et la suppression de 135 emplois, dont 113 à Reims, 21 à Denain et un à Ottmarsheim », précise le groupe dans un communiqué. Cela représente plus d’un quart des effectifs en France d’ArcelorMittal Centres de services, filiale spécialisée dans la transformation et la distribution de l’acier.

Le sidérurgiste souligne que ce projet prévoit également « la création de 19 emplois dans d’autres sites » et assure mettre « tout en œuvre pour limiter l’impact sur l’emploi ». La direction explique ces suppressions de postes par « un marché en baisse de 30 % depuis 2019 » et « les importations extra-européennes à bas prix [qui] déséquilibrent les conditions de concurrence ».

« L’arrêt de la production est prévu en juin », annonce, quant à elle, l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) dans un communiqué, précisant que « pour certaines fonctions support, les départs sont prévus dès avril ». « Le chagrin est vraiment pour le site de Denain », a regretté Benoît Jean-Leroy, délégué syndical CFDT d’ArcelorMittal Reims. « La direction nous a reconfirmé aujourd’hui que le site est rentable. il gagne de l’argent, donc il y a un moyen de le sauver, mais ils refusent toute offre d’achat. » Le groupe veut, selon lui, « se barrer d’Europe au profit des Etats-Unis, de l’Inde et du Brésil ».

Inquiétude à Dunkerque

ArcelorMittal avait annoncé la semaine dernière que les centres de Reims et de Denain souffraient d’une « forte baisse d’activité » dans l’industrie et l’automobile, « qui s’est accélérée ces derniers mois ».

Une centaine de salariés se sont mobilisés lundi à la mi-journée devant le site de Reims, avant la réunion du CSE, a constaté une correspondante de l’Agence France-Presse (AFP). Des salariés en tenues de travail ont allumé un feu de palettes, tandis qu’une locomotive ArcelorMittal, avertisseur bloqué, a été placée en travers de la route, perturbant la circulation.

L’intersyndicale appelle les salariés des huit sites français d’ArcelorMittal Centres de services à se mobiliser mardi. A Denain, ils doivent être rejoints par une cinquantaine de membres de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, où l’inquiétude s’accroît, après les annonces faites ces derniers jours par le groupe et le gouvernement.

Le groupe y emploie « 3 200 CDI directs, entre 8 000 et 9 000 en comptant les emplois indirects », selon Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT à ArcelorMittal Dunkerque.

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ArcelorMittal a demandé lundi à l’Union européenne de protéger la compétitivité de l’acier européen, mettant dans la balance ses projets de décarbonation sur le continent, qui impliquent plusieurs milliards d’euros d’investissements. Cela inclut notamment Dunkerque, où ArcelorMittal a décidé « de reporter son investissement dans la décarbonation du site », selon le ministre délégué chargé de l’industrie, Marc Ferracci.

Le Monde avec AFP

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