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Droits de douane : les Etats-Unis et la Chine se renvoient la balle

Donald Trump se dit « ouvert à un accord » avec Pékin, qui, de son côté, cible Boeing et les agriculteurs américains. La Chine publie des résultats économiques meilleurs qu’espérés, avec une croissance de 5,4 % au premier trimestre.

Donald Trump se dit « ouvert à un accord » avec Pékin, qui, de son côté, cible Boeing et les agriculteurs américains. La Chine publie des résultats économiques meilleurs qu’espérés, avec une croissance de 5,4 % au premier trimestre.

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Dans le port de Los Angeles (Californie), le 15 avril 2025.

L’épreuve de force sur la question des droits de douane américains se poursuit, et « la balle est dans le camp de la Chine », a assuré, mardi 15 avril, la Maison Blanche, alors que Pékin a continué de mettre la pression sur les Etats-Unis en suspendant les livraisons de Boeing.

Donald Trump « a de nouveau clairement affirmé qu’il était ouvert à un accord avec la Chine, mais c’est la Chine qui a besoin d’un accord avec les Etats-Unis », et non l’inverse, a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, devant la presse. D’après elle, « la Chine veut ce que nous avons : le consommateur américain. Dit autrement, [les Chinois] ont besoin de [l’]argent » des Américains.

Pour Mme Leavitt, « la balle est dans le camp de la Chine » si elle veut mettre fin à la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, lancée par Donald Trump à grands coups de taxes douanières qui ont sérieusement secoué les marchés financiers.

Mercredi, la Chine a assuré n’avoir « pas peur » d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis, tout en appelant au dialogue, après les propos de la Maison Blanche. « Si les Etats-Unis veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent cesser d’exercer une pression extrême, cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.

Un peu plus tôt, la Chine avait publié ses résultats économiques, montrant une croissance de 5,4 % au premier trimestre 2025, plus forte qu’anticipé, grâce en particulier à l’empressement des exportateurs à expédier leurs produits avant l’entrée en vigueur des surtaxes américaines.

Elle a également annoncé la nomination d’un nouveau patron pour les négociations sur le commerce. Li Chenggang remplace Wang Shouwen, qui avait participé aux négociations qui ont abouti à l’accord commercial de 2020 entre la Chine et les Etats-Unis.

« Pression » sur l’économie et le commerce extérieur chinois

Un responsable du Bureau national des statistiques a déclaré que les droits de douane exercent une « pression » sur l’économie et le commerce extérieur chinois. Pékin, qui riposte systématiquement aux surtaxes américaines, a suspendu toute réception d’avions fabriqués par l’Américain Boeing.

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Un geste que Donald Trump a dénoncé en assurant sur son réseau, Truth Social, que la Chine s’était « rétractée sur un énorme accord avec Boeing » pour des avions pourtant « couverts par des engagements fermes ». Selon l’agence de presse Bloomberg, la Chine a également demandé aux compagnies aériennes du pays « de stopper tout achat d’équipements et de pièces détachées pour avions auprès d’entreprises américaines ».

Pékin semble également résolu à s’en prendre à l’agriculture américaine : la chaîne australienne ABC a affirmé que les exportations de viande bovine d’Australie vers la Chine avaient fortement augmenté, alors que des exportateurs américains n’auraient pas vu leur licence renouvelée. Interrogée par l’Agence France-Presse, la Fédération des exportateurs de viande américaine a confirmé le non-renouvellement des licences de la majorité des exportateurs de bœuf depuis le 16 mars.

La poste de Hongkong a pour sa part annoncé mercredi suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis, en réponse aux hausses de droits de douane que le port franc juge « abusives ».

Les nouveaux fronts ouverts par Donald Trump dans son offensive douanière, visant certains minerais et objets électroniques, ont pesé sur les Bourses asiatiques mercredi matin, les valeurs de la tech souffrant en particulier des restrictions sur les puces imposées au géant américain du secteur Nvidia. Le président chinois, Xi Jinping, poursuit mercredi en Malaisie sa tournée en Asie du Sud-Est pour essayer d’organiser avec des pays voisins une riposte coordonnée aux droits de douane américains.

L’Union européenne en « position de force »

Chine et Etats-Unis sont entrés dans une surenchère de taxes douanières : Washington a surtaxé de 145 % les produits chinois entrant sur son territoire, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Pékin a répliqué avec une surtaxe qui atteint désormais 125 %.

Cependant, le président américain a atténué ses annonces en exemptant ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, dont la majorité provient de Chine. Pour tous les autres pays, les droits de douane réciproques supérieurs à un plancher de 10 % ont été mis en pause pour quatre-vingt-dix jours, la Maison Blanche ouvrant la porte à la négociation.

La Corée du Sud, exportateur majeur d’automobiles et de semi-conducteurs vers les Etats-Unis, a annoncé mercredi que son ministre des finances, Choi Sang-mok, se rendrait la semaine prochaine à Washington pour rencontrer son homologue, Scott Bessent. Dans les négociations qui s’annoncent, l’Union européenne est « en position de force », a assuré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une interview accordée au magazine allemand Die Zeit, car « nous, Européens, savons exactement ce que nous voulons et quels sont nos objectifs ».

Autre pays dans le collimateur de Trump, le Canada a fait mardi un geste vers les constructeurs automobiles : il s’agirait de les laisser importer un certain nombre de véhicules fabriqués aux Etats-Unis en échange de leur engagement à maintenir leur production au Canada, sans droits de douane. Ottawa a imposé 25 % de droits de douane sur ces produits en représailles aux 25 % imposés par Washington sur les automobiles livrées aux Etats-Unis. Selon la presse japonaise, le constructeur Honda envisagerait de déplacer aux Etats-Unis ses lignes de production canadiennes, un projet que le groupe a démenti.

Par ailleurs, Donald Trump a aussi imposé des taxes douanières sectorielles de 25 % sur l’acier et l’aluminium. Il envisage de faire de même sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques « d’ici un ou deux mois », selon son ministre du commerce, Howard Lutnick.

Le Monde avec AFP

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