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Anne Rigail, la directrice générale de la compagnie, a annoncé, mercredi, le renforcement du « dispositif de prévention, d’accompagnement des victimes et de sanctions » de l’entreprise. Radio France avait diffusé, le 14 février, des témoignages d’hôtesses sur plusieurs cas d’agressions sexuelles.

A l’aéroport de Paris - Charles-de-Gaulle, le 17 septembre 2023.

Quelques jours après la diffusion d’une enquête de Radio France, la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, a annoncé, mercredi 19 février, une série de mesures pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’entreprise, qualifiant ces types d’agissements d’« inacceptables ».

Mme Rigail s’est exprimée à l’issue d’une rencontre en soirée avec le ministre des transports, Philippe Tabarot, qui avait réclamé des « explications » dans la foulée de la diffusion de l’enquête de la radio publique, vendredi, faisant état d’une « banalisation » de ces violences au sein de la compagnie aérienne.

« Je partage l’émotion que les témoignages relayés par la presse ont pu susciter. Comme je l’ai confirmé aujourd’hui au ministre des transports, nous sommes pleinement mobilisés dans la lutte contre tout type de harcèlement et d’agissements sexistes, qui sont inacceptables », a affirmé la dirigeante dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.

« La compagnie a mis en place depuis de nombreuses années un dispositif de prévention, d’accompagnement des victimes et, en cas de faits avérés, de sanctions », a rappelé Mme Rigail, à son poste depuis décembre 2018. Et « comme nous l’avons indiqué à nos collaborateurs et au ministre, ce dispositif va être renforcé », a-t-elle ajouté, « avec un accent mis sur la sensibilisation et l’accélération de la formation de l’ensemble de nos personnels ».

Mise en place d’« une cellule d’écoute indépendante »

« Nous mettrons par ailleurs en place une cellule d’écoute indépendante accessible par l’ensemble des salariés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, et un service [consacré] à la lutte contre les discriminations et le harcèlement sera créé, rattaché directement au directeur des ressources humaines », a fait savoir Mme Rigail.

Témoignages d’hôtesses de l’air et de femmes pilotes à l’appui, la cellule investigation de Radio France a mentionné, dans une longue enquête, plusieurs cas d’agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes au sein d’Air France. Plusieurs interlocutrices ont fait état d’une impunité de leurs agresseurs présumés : « Agressions et harcèlement, c’est une culture d’entreprise, connue et valorisée », a ainsi affirmé l’une d’entre elles à Radio France.

Anne Rigail a promis une « mise en œuvre rapide » du plan d’action pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles chez Air France, le tout « en concertation avec les organisations représentatives » du personnel.

« La protection de nos 40 000 salariés est une priorité. Chacun doit pouvoir exercer ses fonctions sans craindre d’être confronté à du harcèlement ou à des agissements sexistes », a plaidé la directrice générale.

« Libérer la parole au maximum »

Le cabinet de Philippe Tabarot a confirmé la teneur de ces engagements, notant qu’ils donnaient davantage de place à des intervenants extérieurs, indépendants de la hiérarchie de la compagnie, l’idée étant de « libérer au maximum la parole ».

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De même source, la compagnie va également « systématiser le recours à un enquêteur externe, notamment lorsque les personnes concernées sont issues de deux directions différentes ». Plus largement, elle va se soumettre à « un audit d’amélioration du système » qui sera, là aussi, « confié à une autorité indépendante », a détaillé le ministère.

Enfin, la compagnie, détenue aujourd’hui à 28 % par l’Etat français, a promis de consulter les autres transporteurs aériens « pour regarder la manière dont le sujet [y] est appréhendé », selon le cabinet de M. Tabarot, qui a promis que ce dernier « assurerait un suivi très vigilant de ces mesures ».

Le Monde avec AFP

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