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Gilles Richard
Président de la Société française d’histoire politique
Derrière les dénonciations récurrentes de l’« étatisme », du « fiscalisme », des « charges » et de la « bureaucratie » se cache une même volonté : déconstruire la République sociale, raconte l’historien des droites Gilles Richard dans une tribune au « Monde ».
Publié aujourd’hui à 12h00 Temps de Lecture 3 min.
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A la tronçonneuse, les gouvernants français préfèrent la hache, depuis la commission du même nom créée par le gouvernement Daladier en 1938. Pour réduire le déficit budgétaire, « faire des économies » est devenu le mantra des gouvernements de Barre (1976-1981) à Bayrou. Attachée aux services publics, la société a freiné les plans gouvernementaux, mais sans les stopper : 20 % des actifs travaillaient en 1985 dans la fonction publique (une masse salariale représentant 13,5 % du PIB) ; ils sont 18 % aujourd’hui (12 % du PIB), dont un quart de contractuels et précaires.
Les plans d’économies se sont enchaînés, mais l’endettement de l’Etat n’en a pas moins explosé, passant en quarante ans de 30 % à 110 % du PIB. Car la contribution des plus riches – pas celle des autres – au budget de la nation n’a cessé, par paliers, de fondre, tandis que les réductions de « charges », les subventions et les crédits d’impôt n’ont cessé de se multiplier en faveur des entreprises, surtout les grandes.
Trois exemples : en 1993, le gouvernement Balladur ramène l’impôt sur les bénéfices à 33 % (25 % en 2024) au lieu des 50 % fixés à la Libération – un taux qui n’avait pourtant pas empêché les « trente glorieuses » ; en 2012, le gouvernement Ayrault crée le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ; en 2019, celui-ci est remplacé par une réduction globale des cotisations sociales de 100 milliards d’euros. Privatisation d’activités de service public et réduction de la fiscalité sur les entreprises, tels sont les deux traits dominants des politiques économiques, à quoi s’est ajoutée l’injonction à respecter les « critères de Maastricht ».
« Etatisme », « fiscalisme », « charges », « bureaucratie »… Ces mots sont à double fond. Ainsi de la « simplification administrative », à la mode aujourd’hui, qui semble relever du bon sens mais sert surtout à contester les règles de protection sociale et environnementale. En politique, le vocabulaire est rarement transparent. D’où l’importance de comprendre l’origine du projet de société que porte la famille politique néolibérale, au pouvoir presque sans discontinuer depuis le septennat giscardien.
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