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Alexandre Piquard
DeepSeek, la société chinoise qui a provoqué un coup de tonnerre dans le monde de l’intelligence artificielle, propose des modèles ouverts en accès libre, note, dans sa chronique, Alexandre Piquard. Mais cette approche, aussi défendue par la France, doit surmonter des défis pour devenir une vraie alternative.
Publié hier à 08h00, modifié hier à 08h09 Temps de Lecture 2 min. Read in English
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Depuis que DeepSeek a causé la plus grosse destruction de valeur boursière en vingt-quatre heures parmi les groupes de la tech américaine, lundi 27 janvier, il n’a échappé à personne que cette start-up d’intelligence artificielle (IA) est chinoise. Mais une autre de ses caractéristiques, moins mise en avant, est probablement aussi importante : ses modèles d’IA sont dits « ouverts ». « Cela signifie que tout le monde peut les utiliser, les modifier et les construire gratuitement. C’est très excitant pour la communauté open source », note, dans Les Echos, Adina Yakefu, une chercheuse de Hugging Face, la plateforme de référence de publication de modèles d’IA.
Rendus disponibles par DeepSeek, les modèles V3 et R1, ainsi que leurs variantes, y ont déjà été téléchargés plus de 700 000 fois par des développeurs et des entreprises. « L’équilibre du pouvoir semble désormais se déplacer selon deux axes : l’un entre les Etats-Unis et la Chine, l’autre entre les modèles fermés et les modèles ouverts », analyse aussi l’ex-patron de Google, Eric Schmidt, dans une tribune publiée par le Washington Post, mardi 28 janvier.
L’IA ouverte porte l’espoir d’une autre voie face à la domination du secteur par les géants du numérique américains comme OpenAI et son partenaire Microsoft ou Anthropic et ses partenaires Amazon ou Google. Souvent ouverts à leurs débuts, ceux-ci ont évolué, au nom de la rentabilisation de leurs investissements, vers des modèles fermés, dont les détails sont opaques, propriétaires (privés), et dont l’accès est exclusivement payant. L’IA ouverte permet aussi en théorie aux entreprises ou aux administrations de maîtriser leur technologie. En obtenant des performances similaires avec moins de calculs informatiques, donc d’énergie et de ressources, DeepSeek renforce en principe l’espoir d’une IA plus frugale. Derrière cette start-up et le prochain sommet de Paris se cache l’enjeu d’une IA plus ouverte et plus sobre. Mais elle n’est pas garantie. Le débat comporte des subtilités et des défis.
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