Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
Cécile Duflot
Directrice générale d’Oxfam France
En 2024, chaque milliardaire de la planète a amassé 2 millions de dollars supplémentaires par jour, selon Oxfam. Dans une tribune au « Monde », Cécile Duflot, directrice générale de la branche française de l’ONG, appelle l’Europe à prendre la tête du combat contre cette dérive qui nourrit le populisme.
Publié aujourd’hui à 17h00 Temps de Lecture 3 min.
Article réservé aux abonnés
Le combat change de dimension. Nous étions mobilisés pour défendre l’Etat de droit et les libertés constitutionnelles contre les pouvoirs autoritaires dans le monde et les dérives illibérales en Europe. Nous voici dorénavant interloqués et appelés à redoubler de vigilance après l’élection d’un président officiellement soutenu par les milliardaires de la tech aux Etats-Unis. Comme dans nombre d’autres pays, c’est le pouvoir de l’argent qui prétend annoncer définitivement son règne. La milliardocratie, le pouvoir des milliardaires, constitue la menace ultime contre la démocratie.
Faut-il rappeler que nous vivons dans un monde où l’accumulation de richesses aux mains des plus fortunés atteint les limites de l’extrême et de l’indécence ? Dans son dernier rapport, Oxfam, organisation internationale qui lutte contre les inégalités et l’injustice de la pauvreté, constate qu’en 2024 chaque milliardaire de la planète a amassé 2 millions de dollars (1,9 million d’euros) supplémentaires par jour. Et souligne que cet emballement obscène n’est pas tant lié au mérite et au travail qu’aux effets multiplicateurs de fortunes esquivant la solidarité fiscale ou s’appuyant sur des situations de monopole.
Les ultrariches n’ont même plus la réserve morale de composer avec les lois et les règles qui organisent la vie démocratique. Le temps de l’influence discrète et de l’accaparement des médias pour préserver leurs intérêts semble dépassé. Il s’agit maintenant de remettre ouvertement en cause tous les efforts pour réguler le système capitaliste, protéger la concurrence et, surtout, assurer un minimum de répartition de la richesse au bénéfice des plus démunis. Plus grave, la dénonciation sans complexe des accords internationaux pour limiter le réchauffement climatique témoigne d’une vision délétère de l’avenir de la planète.
Au nom de quoi cet argent roi prétend-il acheter les décideurs politiques et convaincre des électorats déboussolés ? Au nom d’une idéologie qui suppose que la loi du plus fort est le meilleur ressort du progrès ; que les notions de bien commun ou de service public sont contraires à la nature humaine ; que la liberté d’expression et le respect de la législation ou, plus simplement, de la vérité sont antinomiques. Il ne faut pas en relativiser les effets. Même si la violence des mots ou des annonces à l’égard des immigrés, des personnes transgenres ou du combat climatique ne peut pas toujours se traduire en actes, grâce à la mobilisation des juges ou de la société civile, le mal fracture la vie démocratique.
Il vous reste 57.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptesParce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.