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Dans leur dernier ouvrage, les chercheurs Nadine Richez-Battesti et Eric Bidet invitent à prendre ses distances avec la « doxa de l’impact ». Valoriser des actions d’innovation sociale dans une démarche marketing pourrait conduire à des pratiques d’impact washing, craignent les deux auteurs.
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Au Brésil, une monnaie locale solidaire gérée par une banque communautaire a été créée en 1998 dans une favela du Nordeste. Une initiative positive qui a été progressivement dupliquée dans plus de 150 villes du pays. Dans plusieurs pays africains, des expérimentations sont menées dans le secteur informel pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle des plus jeunes ou l’accès à la protection sociale.
En France, le mouvement Habitat et humanisme, qui propose des logements aux personnes en situation de précarité, cherche également à rompre l’isolement de ces populations en développant un modèle de tiers-lieu participatif et solidaire. En Corée du Sud, enfin, de nombreux projets ont été menés ces vingt dernières années, inspirés notamment par le modèle de la coopérative de travailleurs, pour favoriser l’accès à l’emploi de différentes populations (femmes ayant interrompu leur carrière pour élever leurs enfants, travailleurs de régions minières en déclin…).
L’innovation sociale ? C’est une matière vivante, qui se répand aujourd’hui dans le monde entier, expliquent Nadine Richez-Battesti, maîtresse de conférences en sciences économiques à Aix-Marseille Université, et Eric Bidet, maître de conférences en sciences de gestion à l’université du Mans. Dans leur ouvrage, L’innovation sociale. Expérimenter et transformer à partir des territoires (Les Petits Matins), les deux auteurs affichent leur volonté de « sortir d’un européano-centrisme » privilégié dans de nombreux travaux de recherche, et mettent en avant la fertilité de cette démarche, tant dans les pays développés que dans ceux en développement.
A partir de ces nombreux exemples, leur ouvrage permet de définir, par petites touches, ce qui constitue un processus d’innovation sociale, qui doit avant tout « élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux peu ou mal satisfaits ». « C’est une innovation du quotidien, qui se déploie de façon horizontale et privilégie l’accès et les usages par rapport à la propriété et la croissance », expliquent les auteurs. Souvent lancée dans des domaines où l’action publique montre ses limites, elle naît d’un processus participatif associant les acteurs concernés (utilisateurs, usagers…) et s’ancre fréquemment dans un territoire.
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