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Le taux de dépôt, qui fait référence, a reculé de 0,25 point de pourcentage, à 2,75 %, comme attendu par la plupart des économistes.
La Banque centrale européenne (BCE) a baissé, jeudi 30 janvier, ses taux d’intérêt pour la quatrième fois d’affilée et a ouvert la porte à d’autres gestes en ce sens face à la faiblesse de la croissance en zone euro et aux risques de guerre commerciale.
Le taux de dépôt, qui fait référence, a reculé de 0,25 point de pourcentage, à 2,75 %, comme attendu par la plupart des économistes. Cela en fait la cinquième baisse du loyer de l’argent depuis juin et la quatrième d’affilée. Les taux ont reculé au total de 1,25 point de pourcentage depuis leur pic atteint en septembre 2023, dans un contexte à l’époque de forte inflation.
Et le repli n’est pas achevé. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a clairement signifié que les gardiens de l’euro voulaient continuer sur cette voie, sans vouloir s’engager sur un calendrier précis. Si le niveau actuel des taux de la BCE reste « restrictif » pour l’économie, « nous ne sommes pas à un niveau neutre de taux » pour la croissance, qui signifierait que l’institut monétaire a achevé son cycle, a-t-elle dit.
Dans ces conditions, il est « trop tôt » pour envisager « à quel moment nous devons arrêter » de baisser les taux. « Nous connaissons la direction vers laquelle nous voulons évoluer, et c’est la direction que nous allons prendre », a-t-elle ajouté en faisant référence à un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire.
La BCE a justifié sa décision par le fait que « le processus de désinflation est en bonne voie ». Elle anticipe toujours un retour de l’inflation à son objectif de 2 % dans le courant de cette année. La remontée des prix en zone euro au dernier trimestre de 2024, jusqu’à 2,4 % en décembre, est ainsi relativisée. L’inquiétude des gardiens de l’euro s’est déplacée vers le soutien à une zone euro économiquement fragile.
Des données publiées jeudi montrent que la croissance a calé en fin d’année dernière, selon Eurostat, avec une stagnation au dernier trimestre. En cause, de mauvaises performances en Allemagne et en France, les deux premières économies de la zone euro.
Sur l’ensemble de l’année 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de seulement 0,7 % comparé à 2023, après + 0,4 % l’année précédente, confirmant l’enlisement dans la stagnation d’une Europe déclassée par rapport à la Chine et aux Etats-Unis. Dans le même temps les Etats-Unis, eux, ont connu une croissance de 2,8 % l’an dernier.
Aux problèmes structurels de l’économie européenne s’ajoutent aussi les craintes de guerre commerciale dans le monde, au moment où le nouveau président américain, Donald Trump, menace de relever les droits de douane des Etats-Unis. « De plus grandes frictions dans le commerce mondial pourraient peser sur la croissance de la zone euro en pénalisant les exportations », a dit Mme Lagarde. Et elles pourraient de surcroît rendre « les perspectives d’inflation de la zone euro plus incertaines », a-t-elle estimé.
Autre élément surveillé de près, le prix du baril de brut a grimpé depuis décembre. Les analystes doutent que l’Arabie saoudite et l’OPEP céderont aux pressions de M. Trump, qui les a invités à faire baisser les prix du pétrole en augmentant leur production.
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En l’absence de choc dans les mois à venir, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, juge néanmoins « plausible » le scénario d’un taux de dépôt ramené « autour de 2 % d’ici à l’été », a-t-il déclaré à Davos. Cela correspondrait au taux dit « neutre », qui n’aide ni ne pénalise la croissance économique.
La Fed, la banque centrale américaine, a, quant à elle, opté mercredi pour le statu quo sur ses taux – dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,5 % – face à une inflation élevée et un marché du travail jugé solide. Elle a tenu tête à Donald Trump qui avait « exigé » la semaine dernière que « les taux d’intérêt baissent immédiatement ».
Le Monde avec AFP
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