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Chronique

Hélène Rey

Economiste

Les Etats-Unis semblent sur le point de perdre leur position hégémonique sur le système financier international. La zone euro peut saisir l’occasion et prendre le relais, mais elle doit accélérer ses réformes, juge l’économiste Hélène Rey dans une chronique au « Monde ».

Publié hier à 11h55, modifié hier à 14h11 Temps de Lecture 2 min.

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Les systèmes monétaires et financiers internationaux ne sont pas immuables, mais ils évoluent rarement. C’est pourquoi le bouleversement provoqué par les politiques menées par Donald Trump est ardu à interpréter. Pour en prendre la mesure, il convient de revenir à la théorie de la stabilité hégémonique développée par l’économiste américain Charles Kindleberger dans son ouvrage Le Monde en dépression : 1929-1939, publié aux Etats-Unis en 1973.

Selon cette théorie, un ordre économique international ouvert et stable repose sur l’existence d’une puissance hégémonique. Au XIXe siècle, c’était la Grande-Bretagne. Dans les années 1930, affaiblie par la première guerre mondiale, elle n’était plus en mesure de soutenir le système monétaire international. Comme les Etats-Unis n’étaient pas encore prêts à prendre le relais, le monde vécut une période de transition sans leadership clair – un « hiatus de Kindleberger » – qui coïncida avec la Grande Dépression et le chaos politique qui mena à la seconde guerre mondiale.

A l’issue de celle-ci, en 1944, les accords de Bretton Woods actèrent la promotion des Etats-Unis comme nouvelle puissance hégémonique. Aujourd’hui encore, le dollar demeure la devise de réserve par excellence, principale monnaie de facturation, et ancre de nombreux régimes de change.

Renforcer son rôle international

Pourtant, un nouveau hiatus de Kindleberger semble poindre. La puissance hégémonique actuelle se replie sur elle-même, renonçant à fournir les biens publics mondiaux qui ont contribué à sa légitimité. Or, aucune autre puissance ne paraît en mesure de reprendre le flambeau : l’Union européenne n’est pas encore prête et la Chine reste largement en dehors des marchés financiers internationaux.

A force de mener des politiques contre-productives, les Etats-Unis risquent de perdre le privilège exorbitant de leur dollar – qu’ils le veuillent ou non. Pour qu’une monnaie s’impose, il faut que le pays émetteur occupe une position centrale dans le commerce mondial, affiche un potentiel solide et bénéficie d’alliances fortes.

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