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Mireille Bruyère
Economiste
D’après une étude du Conseil d’analyse économique, la France travaillerait cent heures de moins que l’Allemagne par an. Un chiffre stigmatisant, selon l’économiste Mireille Bruyère qui rappelle, dans une tribune au « Monde » que d’autres paramètres doivent être pris en compte pour expliquer notre modèle social.
Publié le 09 mai 2025 à 17h00 Temps de Lecture 3 min.
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Depuis quelques semaines, une vieille ritournelle tourne dans le débat sur le financement de la protection sociale et des déficits publics. Pour Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du travail, il faudrait travailler plus pour sauver notre modèle social, un propos repris par le ministre de l’économie et des finances, Eric Lombard. Le travail serait un « actif stratégique » permettant de concilier dépenses sociales, remboursement de la dette publique et augmentation des dépenses militaires.
Mais il ne s’agit plus du « travailler plus pour gagner plus » de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Ce « travailler plus » signifiait l’augmentation des heures supplémentaires. Le nouveau « travailler plus » cherche la mise au travail. Les ministres s’appuient sur une note du Conseil d’analyse économique (CAE) (« Objectif plein emploi »), datant de mars, qui compare les volumes de travail de la France avec ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, réputés pour avoir des « marchés du travail » plus inégalitaires. La durée du travail annuelle n’est plus celle des travailleurs, mais celle de toutes les personnes âgées entre 16 et 74 ans.
Cette nouvelle mesure des heures travaillées est le résultat de deux phénomènes distincts : la durée du travail en emploi encadrée par des dispositifs juridiques et le taux d’activité (nombre d’actifs en emploi ou au chômage/population en âge de travailler) des différentes catégories de la population. Or, ces taux sont déterminés par différents rapports sociaux, comme ceux de genre, de production, éducatif.
Alors, pourquoi utiliser une mesure qui mélange des éléments aussi socialement disparates, risquant d’obscurcir l’analyse, au lieu de comparer séparément durée du travail par emploi, taux de chômage et taux d’activité ? Il s’agit de construire une mesure unique de la place quantitative du travail dans la société, sans considération ni du sens du travail ni de sa qualité. Les sociétés moins travailleuses sont fautives, puisqu’elles choisissent de soutenir l’inactive jeunesse ou les « faux vieux ».
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