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Trois livreurs à vélo ont été suspendus peu avoir lancé un mouvement revendicatif au sein de la start-up de livraison. Ils racontent les très faibles rémunérations, et l’existence de pénalités de 300 euros lorsqu’un colis est perdu.
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Le ton monte entre Tousfacteurs et ses livreurs. Une quinzaine de coursiers étaient réunis, lundi 13 janvier, à Clichy (Hauts-de-Seine) devant un entrepôt de cette entreprise spécialisée dans la livraison, demandant à être reçus pour obtenir des explications sur la suspension récente de trois d’entre eux, et plus généralement pour évoquer leurs conditions de travail.
Cette start-up française, née en 2015, est un sous-traitant de grands acteurs de la livraison, tels que DHL, Chronopost ou GLS France – qui l’a rachetée en 2022 –, ainsi que de marques comme Kiabi ou L’Oréal. Elle réalise entre 3 000 et 5 000 courses par jour, indique sa direction, et faisait travailler « 150 coursiers actifs sur novembre et décembre 2024 », sous statut microentrepreneur, comme la majorité des acteurs de la livraison du dernier kilomètre.
« La problématique est la même que chez Uber Eats ou Frichti par le passé », commente Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des livreurs autonomes de Paris, qui a été informé des mauvaises pratiques en novembre 2024. Peu après qu’il ait tenté de négocier avec l’entreprise, sans succès, les trois livreurs à l’origine du mouvement de contestation ont vu leur compte désactivé.
Saibo Danfakha a officiellement été suspendu car il n’avait pas participé à un créneau de livraison depuis plusieurs mois, puisqu’il occupait un autre poste. Les deux autres, dont Mamadou Samoura, l’ont été car leurs papiers ont été jugés non conformes. « Dans le dépôt où nous travaillons, 90 % n’ont pas de papiers, ajoute M. Danfakha. C’est un travail que l’on conseille à nos cousins ivoiriens ou sénégalais quand ils arrivent en France. Tousfacteurs le sait. » La direction de Tousfacteurs indique que 451 prestataires ont vu leur « contrat » résilié depuis 2015, « toujours pour des raisons précises : défauts de documentation, non-respect des procédures ou problèmes de comportement ».
« On a une majorité de sans papiers, des plannings imposés, des sanctions, alors qu’ils sont censés être indépendants… », résume M. Pimot. Des abus pour lesquels plusieurs plateformes ont été condamnées au pénal pour travail dissimulé ces dernières années. Plus choquant, les coursiers se voient retirer 300 euros de leur rémunération lorsqu’un colis est perdu, et 20 euros lorsqu’ils annulent leur participation à un créneau de livraison moins de vingt-quatre heures avant. Tousfacteurs répond que les coursiers sont informés de ces pénalités à la signature de leur contrat, et qu’elles sont « en phase avec les standards du secteur de la livraison de colis du dernier kilomètre ».
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