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La Sigmund Freud University, une machine à cash qui prospère sur les rêves des aspirants psychologues

La branche parisienne de l’école autrichienne attire, chaque année, des dizaines d’étudiants, prêts à payer plus de 10 000 euros l’année dans l’espoir d’accéder au métier de psychologue, une profession réglementée. Mais le diplôme délivré par la SFU-Paris n’est pas reconnu par l’Etat.

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Charles Monnier

Par Marine Miller, Margherita Nasi et Adrien Sénécat

Publié aujourd’hui à 05h00

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EnquêteLa branche parisienne de l’école autrichienne attire, chaque année, des dizaines d’étudiants, prêts à payer plus de 10 000 euros l’année dans l’espoir d’accéder au métier de psychologue, une profession réglementée. Mais le diplôme délivré par la SFU-Paris n’est pas reconnu par l’Etat.

C’est un élégant immeuble de briques rouges, avec des fenêtres ornées de pierre sculptée, façon hôtel particulier. Au-dessus de la porte trônent les drapeaux européen, français et autrichien. Bienvenue à la SFU-Paris, branche française de la Sigmund Freud University-Vienne, la plus grosse université privée d’Autriche. L’antenne parisienne, plus confidentielle mais tout aussi privée, a ouvert en 2006 et accueille, chaque année, environ 70 étudiants, du niveau bac + 1 au bac + 5. Moyennant plus de 10 000 euros l’année, ces derniers s’affranchissent de Parcoursup, de la concurrence et des amphithéâtres bondés de l’université. Ils obtiennent un « bachelor en psychologie » et un « master of science en psychologie clinique ». Sur le site de la SFU, un bandeau plastronne : « Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche reconnaît qu’un master en psychologie de la SFU est équivalent aux diplômes nationaux. »

Pourtant, les « diplômes » de la SFU ne sont pas équivalents à une licence et à un master de psychologie, conditions sine qua non pour pouvoir utiliser le titre de psychologue, réglementé en France. « Le diplôme de la SFU est autrichien. Il ne permet pas d’exercer la profession de psychologue clinicien et de psychologue de la santé en Autriche et ne permet de se prévaloir que d’un titre honorifique non réglementé », précise le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, interrogé par Le Monde sur ce sujet. Le ministère renvoie au rapport d’évaluation des formations de la SFU réalisé par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur en 2018, tout en précisant que « rarement un rapport aura été aussi lapidaire sans que les observations de l’établissement arrivent à convaincre qui que ce soit ».

Sollicitée par Le Monde, l’école nous a d’abord proposé de venir à la rencontre de ses étudiants. Pour ensuite faire marche arrière, s’inquiétant de l’impact « anxiogène » de notre démarche auprès des jeunes. L’entretien téléphonique prévu avec la directrice de l’établissement, Nicole Aknin, a été également annulé à la dernière minute. D’après le ministère, « la SFU-Paris entretient un flou volontaire à destination de ses étudiants qui paient des droits d’inscription entre 10 800 euros et 11 800 euros l’année ».

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