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Par Camille Bordenet
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ReportageElus, habitants et petits patrons se mobilisent autour du cas de cet employé sous le coup d’une OQTF, que d’aucuns jugent emblématique des « incohérences » entre les politiques d’immigration et les difficultés de recrutement en milieu rural. Une nouvelle mobilisation est prévue jeudi 17 avril.
Thierry Péronne se souvient de son soulagement, il y a deux ans, lorsqu’il a constaté que Manssour Sow était aussi à l’aise à la traite qu’à la transformation laitière, aux volailles ou à la découpe. Des mois que le producteur de fromage cherchait un employé supplémentaire pour le soulager sur sa ferme, à Maisonnisses (Creuse). Lui qui ne pourra peut-être plus jamais assurer la traite – il souffre d’une maladie professionnelle le privant d’un bras. En vain. France Travail n’avait rien donné. « C’est la croix et la bannière pour trouver des employés qualifiés, polyvalents et qui restent sur des postes si difficiles. »
Les bêtes, Manssour Sow, paysan exilé sans papiers de 30 ans, ça le connaît. En Mauritanie, avec sa famille peule, ils les déplaçaient sur des centaines de kilomètres. Jusqu’à ce que l’Etat les exproprie et qu’il s’exile pour éviter la prison et les sévices qu’y a connus son père – qui en est mort. Arrivé en France en janvier 2021, passé par Paris, Limoges puis l’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile de Peyrat-le-Château (Haute-Vienne), Manssour Sow s’est enfin senti « à sa place » en atterrissant dans ce patelin – 16 habitants au kilomètres carrés, une municipalité accueillante et un club de foot dans le bourg voisin.
Embauché par Thierry Péronne et deux autres fermes bio (qui ravitaillent particuliers et collectivités), il est vite devenu indispensable. « Je ne suis pas un vagabond !, répète le jeune homme en cotte et bottes sur son tracteur, affairé à pailler après la traite. J’aime mon boulot, mon village, ma nouvelle famille. »
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