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Le patron de LVMH, dont l’activité est concernée par les droits de douane décrétés par Donald Trump, a appelé à un accord « à l’amiable » et a vivement critiqué les « bureaucrates » de Bruxelles, jeudi, lors de l’assemblée générale de son groupe.

Le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, lors de la présentation des résultats financiers du groupe, à Paris, le 17 avril 2025

Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, a appelé les dirigeants européens à régler « à l’amiable » les tensions commerciales entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis, lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, jeudi 17 avril. Il s’est dit « favorable » à la création d’une « une zone de libre-échange » entre les deux puissances économiques, avant d’étriller les « bureaucrates » de Bruxelles.

M. Arnault a déclaré souhaiter que les dirigeants européens négocient « intelligemment » avec l’administration Trump : « Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France, et, malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations. » Avant d’insister : « Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital. » Le géant français du luxe est particulièrement concerné par les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump : il réalise 25 % de ses ventes aux Etats-Unis, et même 34 % de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug…).

Devant les actionnaires de son groupe, le PDG s’est ensuite montré très critique à l’égard de l’UE. Estimant qu’elle « n’est pas dirigée par un pouvoir politique, mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations », il a jugé que cela ne rendait « pas facile » la création d’une « zone de libre-échange » qu’il appelle de ses vœux.

« Ce sera la faute de Bruxelles »

« L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire », avait déclaré à l’ouverture de l’assemblée du groupe Bernard Arnault. « Jusqu’à fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales », selon lui.

Mardi, le numéro un du luxe avait annoncé des ventes en recul de 2 % au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros. « Notre situation est loin d’être préoccupante », a toutefois relativisé le PDG du groupe face aux actionnaires.

Mais si les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis aboutissent à des droits de douane élevés, LVMH sera « forcément amené à augmenter [ses] productions américaines », a mis en garde M. Arnault, dont le groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux Etats-Unis.

« Il ne faudra pas dire que c’est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver », a poursuivi l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump en janvier, appelant à ce que « les Etats européens réussissent à maîtrise[nt] cette négociation et ne la [laissent pas] à des bureaucrates ».

Avec son souhait de zone de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis, Bernard Arnault rejoint le milliardaire américain Elon Musk, membre de l’administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers « une zone de libre-échange » entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des « droits de douane nuls ».

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Bruxelles a proposé à Washington une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures, avait annoncé début avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de tenter d’éviter une guerre commerciale.

La question de la succession soulevée

LVMH a par ailleurs assuré jeudi que « des plans de succession » existaient pour sa direction, après avoir repoussé l’âge limite du PDG à 85 ans, permettant à Bernard Arnault, 76 ans, de rester plus longtemps à la tête du groupe.

« Lesdits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais, bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains », a déclaré Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe, questionné par des actionnaires.

A quelques encablures de la salle où se déroulait l’événement, dans le Carrousel du Louvre, une dizaine de militants des associations Attac et 350.org se sont rassemblés pour protester contre le groupe de luxe, scandant : « Taxons les actionnaires ! » Après avoir déployé sous la pyramide une grande marionnette de Bernard Arnault, pieds et poings liés, ces derniers ont lancé, au milieu de touristes interloqués, des billets factices de 60 milliards d’euros.

Tout près de là, au niveau de la station Palais-Royal-Musée-du-Louvre, une autre mobilisation, sans lien avec la première, avait lieu. Sous l’égide de la CAFT, une coalition internationale pour la fin du commerce de fourrure, une trentaine de manifestants scandaient « LVMH shame on you » (« LVMH honte à toi »), les mains recouvertes de peinture rouge.

Le Monde avec AFP

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