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Robert Boyer
Economiste
Le président américain est le produit de profondes transformations sociales et politiques. Rien ne l’arrête désormais, pas même les leçons économiques les plus éprouvées, déplore, dans une tribune au « Monde », l’ancien directeur de recherche au CNRS.
Publié aujourd’hui à 09h00 Temps de Lecture 3 min.
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Comment en est-on arrivé là ? La crise actuelle aux Etats-Unis, que provoque et révèle l’augmentation massive des droits de douane, est celle d’un régime devenu ingouvernable. La moindre logique économique est écartée pour faire place à un projet fondamentalement idéologique. Cette situation est le fruit des transformations profondes de l’économie, de la société et du fonctionnement politique aux Etats-Unis, au cours des dernières décennies.
L’admission de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce [en 2001] a profondément modifié la division du travail à l’échelle mondiale. Les grandes entreprises américaines en ont largement tiré profit, réorganisant leurs chaînes de production vers l’Asie, mais aussi vers le Mexique. Les conséquences sociales se sont progressivement manifestées, en opposant les gagnants de ce processus et les perdants qui travaillaient dans les industries fordistes telle l’automobile. Cette stratégie a accéléré le déclin des secteurs industriels traditionnels, que Donald Trump entend redresser.
Dans les pays sociaux-démocrates, comme ceux du continent européen, des mécanismes ont permis de concilier mondialisation et solidarité : couverture sociale élargie, fiscalité progressive, formation continue. Aux Etats-Unis, rien de tel. Les nouveaux gagnants (finance, technologies…) ont bénéficié de niches fiscales, tandis que les perdants – souvent les moins diplômés – n’ont reçu aucun soutien. Le mythe de l’appartenance à une classe moyenne intégratrice par la progression continue du niveau de vie s’est brisé.
Cette brèche sociale a bouleversé l’alternance qui faisait se succéder présidences démocrate et républicaine. Le Parti démocrate n’a pas su représenter les salariés de l’industrie, alors que le Parti républicain a construit un discours en direction des groupes sociaux en voie de déclassement. Donald Trump a raflé la mise.
Désormais, comme deux visions du monde s’opposent radicalement sur la scène publique (défendre la démocratie pour Kamala Harris, préserver le niveau de vie pour Donald Trump), le processus d’intermédiation politique est en panne. Le président, qui s’engage dans son second mandat, peut mettre en pratique son programme sans entrave aucune.
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