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Chronique

auteur

Jean-Michel Bezat

Cinq ans après que les groupes pétroliers européens comme TotalEnergies et Shell avaient amorcé un virage « vert », c’est le grand retour à une orthodoxie « tout fossile », la fin d’une illusion sur les promesses environnementales des compagnies, analyse dans sa chronique Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h31, modifié à 08h43 Temps de Lecture 3 min.

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Moins de 2 kilomètres et la Tamise séparent le siège historique de BP sur St James’s Square du quartier général de Shell. L’ancien « Royal Dutch », qui a quitté La Haye pour Londres en 2021, n’a jamais été aussi proche de ce qui pourrait bientôt être sa cible, le joyau terni du Royaume-Uni. Depuis la publication d’une dépêche Bloomberg, samedi 3 mai, le monde du pétrole bruisse de rumeurs non démenties : Shell évalue une « éventuelle acquisition » de BP, mais attend que le cours de la société et le prix du pétrole baissent encore pour se décider. Ainsi la saison des mariages entre compagnies pétrolières reprendrait-elle un quart de siècle après le vaste mouvement de consolidation aux Etats-Unis et en Europe − déjà sur fond de baisse des cours de l’or noir.

Des cinq supermajors (ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et TotalEnergies), BP est la seule menacée d’une opération de rachat. Une situation qui rappelle aux anciens de la maison l’« horrible » année 2010, quand l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon (11 morts) et la marée noire dans le golfe du Mexique avaient fait plonger le titre de 55 %.

Même si le parcours boursier de ses concurrentes n’est pas brillant, sa capitalisation a fondu de 30 % en un an. Elle s’approche de la zone où Shell, trois fois mieux valorisée (174 milliards d’euros), pourrait lancer une offre publique d’achat. Dans l’escarcelle, la firme à la coquille trouverait de gros actifs aux Etats-Unis et l’activité de trading de l’énergie, vache à lait du groupe.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pétrole : « Brutale chute du brut »

A la fin de la décennie 1990, marquée par un baril bon marché depuis le contre-choc pétrolier de 1986, les fusions s’enchaînent à un rythme soutenu. Alors au zénith, BP rachète l’américain Amoco, et Exxon son concurrent Mobil ; en 1999, Total s’empare d’Elf après avoir repris le belge Petrofina ; deux ans plus tard, Chevron absorbe Texaco, puis Conoco se rapproche de Phillips. Ces fusions donneront naissance à des géants, mais pas à des oligopoles, la vraie puissance restant aux sociétés nationales des pays producteurs, comme l’Aramco saoudienne, qui détiennent 90 % des ressources pétrogazières.

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