Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
Dominique Méda
Professeure de sociologie à l’Université Paris Dauphine-PSL et présidente de l’Institut Veblen
Qu’il s’agisse des pénibilités physiques, des contraintes émotionnelles, du sentiment d’être correctement payé ou de la possibilité d’avoir voix au chapitre au travail, la France est en queue de peloton, déplore la sociologue dans sa chronique.
Publié aujourd’hui à 05h00 Temps de Lecture 3 min.
Article réservé aux abonnés
Point d’orgue d’une série de prises de position dans le débat public depuis plusieurs mois, le premier ministre, François Bayrou, a déclaré, lors de sa conférence de presse du 15 avril, que l’impératif national était désormais de travailler plus pour produire plus. A l’écouter, si notre pays se trouve dans une situation aussi préoccupante, c’est parce que nous produisons moins que nos voisins du fait que nous travaillons moins qu’eux.
Que répondre à cette argumentation qui semble à première vue relever du bon sens ? D’abord que l’indicateur mobilisé, le produit intérieur brut (PIB), présente de nombreuses limites et ne reflète pas la richesse : une société peut avoir un gros PIB mais un patrimoine naturel dévasté, et être ravagée par les inégalités. Par ailleurs, la nature et la qualité de ce que nous produisons importent plus que la quantité. Or, à quelques exceptions près, la France est spécialisée sur des productions de moyenne gamme, qui sont peu concurrentielles avec celles, plus « haut de gamme » ou moins chères, de nos voisins.
La faiblesse de notre PIB par habitant s’explique-t-elle par le nombre d’heures de travail ? Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les Français ayant un emploi travaillent plus en durée annuelle que les Allemands, les Danois, les Néerlandais ou les Luxembourgeois. Pour mémoire, les pays où l’on travaille le plus sont, dans l’ordre décroissant, le Mexique, le Costa Rica, le Chili et la Grèce.
La quantité de travail ne signifie rien : c’est la productivité qui compte. Alors, certes, la France est aujourd’hui moins productive qu’auparavant, en raison notamment des emplois maintenus par les entreprises à la suite du Covid-19 et de la forte augmentation de l’apprentissage, comme l’a montré l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Il n’en reste pas moins que beaucoup d’autres éléments doivent être pris en considération, en plus du nombre d’heures de travail, pour comprendre la mauvaise situation française. On pense en particulier à l’insuffisance des investissements, notamment dans les secteurs de pointe, mais aussi à la faiblesse de la robotisation, de la recherche et développement, ou du niveau de qualification de la population active.
Il vous reste 61.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptesParce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.