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Chronique

auteur

Isabelle Chaperon

Des magnats de la construction tentent un putsch sur le plus grand assureur du pays, avec le soutien intéressé d’une des deux plus grandes banques, que le gouvernement veut, lui, mettre en concurrence avec un troisième pôle : le capitalisme italien est plus emmêlé qu’un plat de spaghettis, raconte Isabelle Chaperon, journaliste économique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 11h46, modifié à 13h10 Temps de Lecture 1 min.

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Imaginez Martin Bouygues et la famille Arnault tenter un putsch chez Axa avec la bénédiction de l’Etat français. C’est ce qui vient de se passer en Italie. Le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone, 82 ans, associé à Delfin – la holding patrimoniale de feu Leonardo Del Vecchio, premier actionnaire d’Essilor Luxottica –, a cherché à prendre le pouvoir chez l’assureur Generali, jeudi 24 avril, lors de l’assemblée générale (AG). Ils ont échoué, comme il y a trois ans, mais l’affaire paraît loin d’être terminée.

A Trieste, jeudi, les investisseurs institutionnels ont adoubé la liste d’administrateurs présentée par la banque Mediobanca, premier actionnaire de Generali avec 13 % du capital : celle-ci a obtenu 52,4 % des suffrages. Les deux putschistes (17 % de l’assureur ensemble) ont recueilli 36,8 % des voix, ce qui leur confère trois administrateurs, contre dix pour Mediobanca. Philippe Donnet, le directeur général, a été reconduit. Il peut souffler, mais pas pour longtemps.

Une deuxième ligne de front, en effet, est ouverte. M. Caltagirone et Delfin soutiennent l’OPA hostile lancée en janvier par la banque Monte dei Paschi di Siena (MPS) sur Mediobanca, sachant qu’ils détiennent ensemble près de 15 % de l’initiatrice de l’opération et 27,6 % de la cible. Ce rachat a la bénédiction du gouvernement de Giorgia Meloni, qui souhaite constituer un troisième pôle bancaire en sus des deux géants UniCredit et Intesa.

D’où le jeu trouble autour de Banco BPM, la troisième banque italienne, que Rome aurait bien vue se rapprocher de MPS, mais qui fait elle-même l’objet d’une autre OPA hostile, émanant d’UniCredit. Raison sans doute pour laquelle la tutelle a mis des obstacles à ce raid : pour l’amadouer, UniCredit a donc ramassé des titres et voté en faveur des putschistes lors de l’AG de Generali.

Bref, le capitalisme italien apparaît plus emmêlé qu’un plat de spaghettis. Que l’Etat veuille faire émerger un troisième pôle bancaire ou s’émeuve d’un projet de mariage dans la gestion d’actifs entre Generali et Natixis, cela n’a rien de choquant. La banque et l’assurance sont des secteurs stratégiques pour le financement de l’économie. Mais l’Italie mérite mieux que cette endogamie douteuse.

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