C’est l’histoire d’une paire de chaussures qui donne du pouvoir. Lou (le prénom a été changé) n’avait pas pour habitude de la sortir très souvent de son placard. A ses débuts dans son premier emploi en CDI, un poste à responsabilité dans le marketing à Paris, elle s’était d’abord astreinte à soigner au maximum ses choix vestimentaires, de manière à paraître neutre et très formelle. Puis, les semaines passant, elle avait commencé à venir travailler avec des tenues un peu plus décontractées et à oser la couleur. « Mais, au fil des mois, je me suis fait la remarque qu’on me prenait moins au sérieux, qu’en réunion mes idées n’étaient plus considérées », se souvient la jeune femme de 24 ans, diplômée de l’Institut d’études politiques de Lyon.

Elle se décide alors à ressortir un pantalon droit sobre, des pulls classiques en laine grise. Soudain, on lui donne davantage la parole et on l’écoute plus, sans qu’elle n’ait changé quoi que ce soit à ses compétences.

« Et quand je veux qu’on m’écoute encore plus, je mets ces fameuses chaussures à talon. L’effet est immédiat, je suis à chaque fois impressionnée, raconte Lou. Je suis une femme, jeune et, en plus, petite, j’ai compris que je partais déjà avec des points de retard… et que pour me “rattraper” je ne pouvais pas me passer de cette question vestimentaire. » Même si cela implique de se casser la tête devant le miroir, chaque matin, pour s’assurer qu’un habit ne vienne pas saper sa légitimité.

Il vous reste 83.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.