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Entre 2016 et 2018, des centaines de particuliers ont laissé leurs coordonnées sur des sites Internet de vente de diamants ou de cryptomonnaies et ont été victimes d’escroqueries allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros.

A l’ouverture du procès pour l’affaire « Carton rouge », au tribunal de Nancy, le 21 octobre 2024.

Vingt personnes ont été condamnées, lundi 31 mars à Nancy, à des peines allant jusqu’à huit ans de prison, et deux ont été relaxées dans l’« exceptionnelle » affaire dite « Carton rouge » de vastes escroqueries ayant fait plus d’un millier de victimes, dont plusieurs clubs de football, pour un préjudice de 28 millions d’euros.

Mickaël Ibgui, en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt, dont l’enquête a établi qu’il était « le chef » de l’organisation de malfaiteurs, a été condamné à huit ans de prison, conformément aux réquisitions du procureur Vincent Legaut.

En novembre, le procureur avait réclamé une peine « suffisamment significative pour qu’elle soit prise en compte dans le calcul coûts-avantages » pour les personnes qui envisageraient à se lancer dans des escroqueries depuis Israël, avec le soutien opérationnel de complices en France, comme c’était le cas de ce réseau.

Entre 2016 et 2018, des centaines de particuliers ont laissé leurs coordonnées sur des sites Internet de vente de diamants ou de cryptomonnaies. Rapidement rappelées par des escrocs opérant à Marseille ou en Israël, elles ont été victimes d’escroqueries allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Seuls quatre des 22 prévenus étaient présents lundi matin, dont un en visioconférence, pour assister au jugement. Youval Timsit, lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt pour sa « large implication » dans l’organisation, selon le procureur, a été condamné à sept ans de prison.

Une peine de cinq ans de réclusion a, par ailleurs, été prononcée contre Fabrice Houta, « chef de bureau de Marseille », où l’organisation créait notamment des sites Internet dans le cadre de ses escroqueries. Ce dernier était présent à l’annonce du délibéré. Fabrice Journo, dit « Yoni », présenté comme « l’associé » de Mickaël Ibgui, a été condamné à la même peine.

« Signe fort »

Ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, escroqueries et certains pour blanchiment. Les autres prévenus, des « informaticiens » ayant créé les sites Internet, ou des « prête-noms » ayant permis l’ouverture de comptes bancaires sur lesquels ont transité les sommes extorquées, ont, pour beaucoup, été condamnés à des peines avec sursis. Les condamnations ont, pour la plupart, été assorties d’une interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle et de diriger une entreprise, pour dix ans, quinze ans ou définitivement, selon les cas. Ils devront aussi indemniser les victimes.

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« Les condamnations sont rendues au niveau que l’on espérait et c’est un signe fort pour [les malfaiteurs] qui continuent », a réagi Guy Grandgirard, président de l’association de défense des consommateurs ADC France, cité par l’Agence France-Presse.

L’enquête a débuté en 2017 par les plaintes de clubs de football professionnel (Sochaux, Angers et Toulouse) qui avaient versé aux escrocs entre 10 000 et 35 000 euros, dupés par des appels téléphoniques d’hommes se faisant passer pour des agents de joueur.

L’escroquerie a essentiellement visé des particuliers. Au total, 1 046 personnes se sont constituées parties civiles dans ce dossier, a précisé le président du tribunal, Stanislas Massonie. Trois d’entre elles, victimes d’une arnaque aux diamants, étaient présentes lorsque le président a ordonné le remboursement, par les prévenus concernés par l’escroquerie, des sommes extorquées et de 3 000 euros au titre du préjudice moral.

« On n’est pas venus pour rien », s’est félicité un couple venu du Jura et qui a requis l’anonymat. Pour la fédération France Victimes, il faut désormais déterminer la capacité des mis en cause « à indemniser les victimes » et « l’éligibilité de celles-ci aux fonds de garantie ».

Au-delà de ce dossier extraordinaire par le nombre de parties civiles, il pourrait « y avoir un avant et un après procès “Carton Rouge” », selon la fédération : « Les solutions proposées aux victimes feront montre de la capacité à les accompagner face à un phénomène d’ampleur, en croissance constante ». La justice a saisi durant la procédure 2,8 millions d’euros, soit un dixième seulement du préjudice financier total.

Le Monde avec AFP

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