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Frédéric Jeannin est chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Il revient sur les enjeux géopolitiques et la compétition mondiale qui entourent la fabrication des petits réacteurs modulaires.

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Le groupe électrogène flottant Akademik Lomonosov remorqué depuis le port arctique de Mourmansk (Russie), le 23 août 2019.

Pour le chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques Frédéric Jeannin, l’Europe devra rattraper son retard dans le domaine des petits réacteurs modulaires (SMR) et s’abstenir de favoriser les entreprises américaines.

Aux Etats-Unis, l’administration Trump soutient-elle autant le nouveau nucléaire que le faisait celle de Biden ?

Oui, à ce stade, il n’y a pas de différence de fond. Les deux présidences continuent d’encourager la filière avec des aides à l’innovation et des réformes institutionnelles. Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est que le nucléaire est intégré dans la stratégie américaine de domination énergétique. Car vendre un réacteur nucléaire, c’est aussi imposer des standards technologiques, des règles de non-prolifération et des contraintes d’approvisionnement qui sont autant de facteurs de dépendance pour les Etats acquéreurs.

L’intrusion des Gafam peut-elle bouleverser la recherche dans le secteur ?

Avant cette avalanche d’annonces, je pensais que les SMR se cantonneraient à des applications de niche dans des zones difficiles d’accès où l’énergie est très chère. L’arrivée de ces acteurs privés capables de mettre beaucoup d’argent sur la table me laisse à penser qu’ils pourraient impulser un développement à une plus large échelle. Il est cependant difficile de savoir s’ils iront jusqu’au bout compte tenu des multiples barrières à l’entrée. Les SMR ne couvriront pas l’entièreté des besoins affolants de leur centre de données, ils devront inévitablement continuer de recourir à des énergies carbonées. Derrière ces annonces, il y a donc aussi pas mal de greenwashing.

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