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Le chef de l’Etat a assuré que la France continuait de chercher « une minorité de blocage » à propos de l’accord UE-Mercosur, et a promis qu’il dirait à Donald Trump qu’« entre alliés on ne peut pas faire souffrir l’autre avec des tarifs » douaniers.
Il se sait attendu au tournant par les agriculteurs, un an après sa visite chaotique de l’événement, en pleine mobilisation de la profession. Emmanuel Macron est venu samedi 22 février, peu avant 8 heures, inaugurer le 61e Salon international de l’agriculture. Après avoir discuté pendant plus d’une heure à huis clos avec leurs différents représentants syndicaux, le chef de l’Etat a appelé au « calme » et au « dialogue respectueux » avec les agriculteurs, lors d’un rapide point presse. « Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement du pouvoir d’achat (…) ni la variable d’ajustement des accords agricoles. Et c’est aussi pour ça que nous nous sommes opposés au Mercosur tel qu’il a été signé », a-t-il fait valoir au sujet de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et cinq pays d’Amerique latine.
Rejeté par le monde agricole, qui se dit étouffé par la concurrence de produits étrangers, cet accord commercial a été signé le 6 décembre 2024, mais doit encore être ratifié avant d’entrer en application. « C’est un mauvais texte tel qu’il a été signé. Et donc, on fera tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne », a martelé le président, assurant continuer de chercher une « minorité de blocage ». Pour être ratifié, cet accord de libre-échange doit gagner l’approbation d’au moins 15 Etats membres représentant 65 % de la population de l’UE, puis réunir une majorité au Parlement européen.
Alors que les portes de l’événement ont été ouvertes au public peu après 9 heures, le président a entamé sa déambulation dans les allées du Salon. Au détour d’une conversation avec des agriculteurs, M. Macron a appelé « tout le monde à être respectueux avec les agents » de l’Office français de la biodiversité (OFB), cible d’attaques récentes, ajoutant vouloir « regarder en apaisant les choses » les sujets liés au port d’arme de cette police de l’environnement.
Egalement interrogé à propos de Donald Trump, Emmanuel Macron a déclaré qu’« entre alliés on ne peut pas faire souffrir l’autre avec des tarifs » douaniers. « Je vais [lui] en parler, parce qu’on a besoin d’apaiser tout ça. Je vais en parler parce que l’export fait partie aussi de la force de notre agriculture », a relevé le président français, qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.
Plus de 600 000 visiteurs sont attendus au Parc des expositions de la porte de Versailles, jusqu’au dimanche 2 mars. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l’extérieur pendant plusieurs heures à l’ouverture du Salon, en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d’Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences. Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques…, l’entourage du chef de l’Etat lui a conseillé, cette fois, d’éviter une visite marathon, a contrario des treize heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1 400 exposants et 4 000 animaux qui sont accueillis chaque année. Pas d’incitation à chahuter, cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux des organisations agricoles.
Cet automne, c’est l’opposition à l’accord UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d’agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la part de la nouvelle administration américaine. « Le président doit rassurer les agriculteurs », a déclaré sur RMC Jérôme Despey, patron du Salon, mais aussi vice-président de la FNSEA. « Le président sera très probablement pris à partie », a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l’attend sur les dossiers internationaux. « Je souhaite qu’il en parle à Donald Trump (…) : arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d’être compétitifs », renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, allié de la FNSEA.
Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, « ça va être tendu ». Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à « expliquer qu’on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d’Ukraine » – l’accord d’association UE-Ukraine, en cours de révision –, évoquant des produits érigés en symboles d’une « concurrence déloyale ». Coutumier des actions coup de poing, le syndicat a toutefois passé à ses sympathisants un message d’apaisement, dans l’espoir que M. Macron « a[it] vraiment quelque chose » à leur dire, selon sa présidente, Véronique Le Floc’h.
« Un an après, où sont passés les prix planchers et ses promesses ? Au Salon 2024, nous demandions des prix minim[aux] garantis pour les producteurs : non seulement on n’a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd’hui », s’indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat. Interrogé à ce sujet samedi matin, M. Macron a assuré que le travail sur les prix planchers, qui ont fait l’objet d’un rapport, se poursuivait.
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Pour le gouvernement, ses engagements ont été « honorés » : « 500 millions d’euros d’allégement de charges fiscales prévus dans le budget », « soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté », « indemnisations à hauteur de 75 millions d’euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties », ou encore « la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier ». Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d’orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l’agriculture au rang « d’intérêt général majeur », facilite les installations, la construction de bâtiments d’élevage et le stockage de l’eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.
Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l’édition 2025. Le premier ministre, François Bayrou, est attendu lundi. Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s’y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, quand les demandes de selfies avec le chef du parti d’extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.
Le Monde avec AFP
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