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En menaçant, avant de se dédire, de démettre de ses fonctions le président de la Fed, Jerome Powell, s’il n’acceptait pas de changer de politique, le président américain inquiète les acteurs financiers et fragilise la crédibilité de la politique monétaire américaine.
Publié aujourd’hui à 11h00 Temps de Lecture 2 min. Read in English
Parmi le registre d’insultes dans lequel Donald Trump puise au gré de ses humeurs, « loser » (« perdant ») est sans doute l’une de celles qui expriment le mieux l’acrimonie et le mépris qu’il peut éprouver vis-à-vis d’un adversaire. En qualifiant ainsi Jerome Powell, lundi 21 avril, le président américain a franchi une nouvelle étape de son entreprise de décrédibilisation du patron de la Réserve fédérale (Fed).
« L’économie pourrait RALENTIR, à moins que M. Trop Tard, un grand perdant, ne baisse les taux d’intérêt, MAINTENANT », a posté M. Trump sur son réseau Truth Social. Le différend ne se résume pas seulement à une divergence d’appréciation sur le niveau du loyer de l’argent aux Etats-Unis. En laissant planer le doute sur les compétences de M. Powell et son maintien à la tête de la plus puissante banque centrale de la planète, M. Trump entretient une défiance sur le dollar et les bons du Trésor américain, qui pourrait dégénérer en crise financière.
La Maison Blanche estime que la politique monétaire décidée par la Fed ne serait pas suffisamment accommodante pour soutenir la croissance américaine. Le président reproche à M. Powell de maintenir les taux directeurs à un niveau incompatible avec la menace d’un ralentissement de l’activité et lui demande instamment de les baisser.
Le problème est que la guerre commerciale lancée par le président des Etats-Unis met la Fed dans une situation impossible. Les annonces erratiques sur les droits de douane créent un climat inflationniste et récessif. Lorsque M. Powell explique que cette situation complique la tâche de la Fed pour remplir sa double mission – assurer le plein-emploi et la stabilité des prix –, il ne fait qu’énoncer un état de fait contre lequel les intimidations et les vérités alternatives de M. Trump n’ont que peu de prise. Baisser les taux alimenterait l’inflation. Les augmenter accélérerait le ralentissement en cours et réduirait les embauches. D’où le statu quo actuel.
« Je ne suis pas content de lui. Je le lui ai fait savoir et, si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi ! », a annoncé le président américain. Ces rodomontades pourraient se transformer en épreuve de force juridique dont M. Trump n’est pas certain de sortir vainqueur. Seule une « cause sérieuse » (acte délictuel, incapacité physique ou mentale) pourrait justifier le départ de M. Powell. Les divergences de vues sur la politique monétaire ne rentrent pas dans ce cadre. Ensuite, celle-ci est décidée de façon collégiale, par les douze membres votants du Comité fédéral, dont la position est actuellement alignée sur celle de leur président. Changer ce dernier ne modifierait qu’à la marge la politique menée.
M. Trump peut toujours passer outre. Mais une Fed politisée dont le président serait une marionnette de la Maison Blanche fragiliserait la crédibilité de la politique monétaire américaine. Les investisseurs se détourneraient massivement du dollar et des bons du Trésor américain, réputés jusqu’à présent comme des actifs refuge en cas de crise.
L’instauration généralisée de droits de douane sur les exportations étrangères début avril avait provoqué la panique sur le marché obligataire, contraignant le président des Etats-Unis à reculer partiellement quelques jours après. Même si, mardi 22 avril, M. Trump s’est cru obligé de préciser qu’il n’a pas l’intention de se séparer de M. Powell, ses attaques répétées contre la Fed montrent qu’il n’a pas tiré toutes les leçons de cet épisode.
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