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Autoroute A69 : le rapporteur public recommande à la justice d’ordonner la reprise du chantier

La cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner, mercredi, un recours déposé par l’Etat visant à relancer les travaux et doit rendre sa décision d’ici à la fin du mois. Les avis du rapporteur public sont généralement suivis.

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La cour administrative d’appel de Toulouse doit examiner, mercredi, un recours déposé par l’Etat visant à relancer les travaux et doit rendre sa décision d’ici à la fin du mois. Les avis du rapporteur public sont généralement suivis.

Vue aérienne du chantier de l’autoroute A69 près de Verfeil, en Haute-Garonne, le 14 mars 2025.

Le rapporteur public recommande à la cour administrative d’appel de Toulouse d’ordonner la reprise du chantier de l’A69, à l’arrêt depuis la fin de février, a appris, lundi 19 mai, l’Agence France-Presse (AFP) auprès des avocats des opposants à cette autoroute devant relier Toulouse à Castres.

Ce magistrat, dont les avis sont généralement suivis par les juridictions administratives, estime notamment que maintenir le chantier à l’arrêt, comme l’a ordonné à la fin de février le tribunal administratif de Toulouse, « risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables », a précisé à l’AFP une avocate des opposants, Julie Rover.

Mercredi, la cour administrative examine un recours déposé par l’Etat visant à relancer les travaux, moins d’une semaine après un vote du Sénat favorable à ce projet contesté. Elle doit rendre sa décision d’ici à la fin du mois.

« Raison impérative d’intérêt public »

Le rapporteur public considère qu’il y a bien une « raison impérative d’intérêt public majeur » justifiant une reprise rapide des travaux, sans attendre une décision sur le fond du dossier, qui ne sera pas prise avant la fin de l’année, a précisé à l’AFP Jean Olivier, de l’association Les Amis de la Terre, une des organisations ayant demandé et obtenu l’arrêt des travaux.

« On attend des trois juges qu’ils fassent preuve de discernement et ne suivent pas cet avis du rapporteur public, qui pour nous n’est pas entendable au regard du droit de l’environnement », a-t-il encore dit à l’AFP.

C’est la première fois qu’un chantier autoroutier de cette envergure est stoppé par la justice. Depuis ce revers majeur, les partisans de l’A69, dont le gouvernement, le constructeur Atosca ou les principaux élus du département du Tarn, tentent d’obtenir la reprise des travaux devant la justice administrative. Le 24 mars, le ministère des transports a ainsi annoncé avoir fait appel de ce jugement et « dans le même temps, demandé le sursis à exécution de cette décision afin de permettre la reprise rapide des travaux sur le chantier ».

Selon le code de justice administrative, le sursis à exécution (c’est-à-dire la suspension des effets du jugement) peut être obtenu si les éléments présentés pour invalider le jugement sont suffisamment « sérieux » ou si ce jugement « risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables ».

Des travaux très avancés

Le tribunal administratif de Toulouse a motivé l’annulation de l’autorisation de construire cette portion d’autoroute de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres par l’absence de « raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM), une notion introduite en 1992 par une directive européenne. Seule la reconnaissance d’une RIIPM peut permettre d’obtenir une dérogation pour porter atteinte aux « 157 spécimens d’espèces animales protégées » affectées par l’A69.

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Les partisans de l’autoroute rappellent que sa construction a été déclarée d’utilité publique en 2018. Le député macroniste du Tarn, Jean Terlier, a ainsi jugé « incongru » qu’un tribunal administratif prenne une décision allant « à l’encontre d’une déclaration d’utilité publique (DUP) validée par le Conseil d’Etat ». Ils soulignent aussi que les travaux sont très avancés. Le ministre des transports, Philippe Tabarot, a ainsi parlé d’une situation « ubuesque », avec « un chantier avancé aux deux tiers qui est arrêté du jour au lendemain ».

Ces raisons ont amené des élus tarnais à présenter au vote des parlementaires un texte atypique pour obtenir la reprise du chantier sans attendre l’examen du dossier sur le fond par la justice administrative. Cette proposition de loi, dont la conformité à la Constitution est questionnée par les opposants, a été adoptée en première lecture au Sénat à une large majorité le 15 mai. Transmise à l’Assemblée nationale, elle y sera examinée le 2 juin.

Pour les opposants, cette démarche équivaut à « mettre à la poubelle une décision juridique et donc à mettre de côté le contre-pouvoir qu’est le tribunal administratif ». En revanche, pour le député centriste du Tarn, Philippe Bonnecarrère, « il s’agit de deux actions indépendantes et complémentaires, respectueuses l’une de l’autre », a-t-il assuré à l’AFP.

Le Monde avec AFP

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