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Marie de Vergès
Washington menace de lourdes surtaxes douanières ce petit royaume d’Afrique australe sur la base d’un raisonnement économiquement incohérent, explique Marie de Vergès, dans sa chronique.
Publié aujourd’hui à 10h23, modifié à 10h23 Temps de Lecture 2 min. Read in English
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Comment une politique économique façonnée par l’obsession des déficits commerciaux se retrouve-t-elle à sanctionner un partenaire anecdotique comme s’il s’agissait d’un concurrent majeur ? Nul mieux que le Lesotho n’illustre l’irrationalité de l’offensive protectionniste déclarée par Donald Trump au reste du monde.
Ce petit royaume montagneux niché au cœur de l’Afrique du Sud représente moins de 0,03 % du déficit commercial américain. Il risque pourtant d’écoper d’une surtaxe douanière de 50 % sur ses exportations vers les Etats-Unis si le président américain, au terme de la « pause » de quatre-vingt-dix jours annoncée le 9 avril, décide de mettre ses menaces à exécution. Hormis la Chine, aucun autre pays ne serait frappé avec une telle sévérité. Cela au nom de la « réciprocité ».
Oui, car selon Washington, le Lesotho imposerait des droits de douane de 99 % aux produits américains importés ! Pour parvenir à ce chiffre mirobolant, l’administration américaine a effectué un étrange calcul, un genre de règle de trois visant à refléter approximativement l’ampleur du déséquilibre commercial bilatéral. En effet, le Lesotho vend beaucoup plus de biens aux Etats-Unis (pour 237 millions de dollars, soit près de 208 millions d’euros, en 2024) qu’il ne lui en achète (moins de 3 millions de dollars).
Mais cette formule purement arithmétique en vient à faire abstraction de l’essentiel. D’abord, si le Lesotho importe peu, c’est tout simplement qu’il n’en a pas les moyens. Plus de la moitié de sa population vit avec moins de 3,65 dollars par jour. Comment, donc, s’offrir les produits haut de gamme, de l’aéronautique aux semi-conducteurs, fabriqués aux Etats-Unis ? Même les jeans Levi’s et les polos Ralph Lauren sortant à la chaîne de ses usines textiles demeurent, pour la grande majorité des 2,3 millions d’habitants, un luxe inaccessible.
Ces vêtements constituent une large part des exportations expédiées vers le marché américain. Et c’est une réalité que l’équation trumpienne semble également ignorer : le dynamisme de cette industrie de l’habillement, le Lesotho le doit précisément à un accord commercial instauré par les Etats-Unis et soutenu depuis un quart de siècle par le Congrès américain.
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