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Cette annonce, faite mercredi par la direction du groupe, concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient 7 100 salariés.
Le sidérurgiste ArcelorMittal va supprimer « environ 600 postes » dans sept sites industriels de la moitié nord de la France en raison de « la crise qui frappe l’industrie de l’acier en Europe », explique le deuxième sidérurgiste mondial dans un communiqué envoyé mercredi 23 avril à l’Agence France-Presse (AFP). « Le projet concerne les sept sites d’ArcelorMittal France Nord : Dunkerque [Nord], Florange [Moselle], Basse-Indre [Loire-Atlantique], Mardyck [Nord], Mouzon [Ardennes], Desvres [Pas-de-Calais] et Montataire [Oise] », précise le communiqué diffusé à l’issue d’un comité social et économique (CSE) au siège à Saint-Denis. Ces sept usines emploient en tout quelque 7 100 salariés.
« Cette décision difficile à prendre s’explique par un contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe », a déclaré le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France, Bruno Ribo, au cours d’un bref entretien téléphonique. Selon lui, deux tiers des sureffectifs touchent plutôt des postes de production et un tiers des fonctions support. Ce qui donnerait quelque 400 suppressions de postes côté production et 210 à 260 postes délocalisés pour les fonctions support du nord de la France.
« C’est un coup de massue parce que ça, on ne s’y attendait pas du tout. Ils ont profité de la réunion d’aujourd’hui, où on devait parler des fonctions de support, pour venir nous annoncer ça ! », a lancé Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT à l’AFP.
M. Ribo n’a pas dit s’il s’agirait de départs contraints ou non. « Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées [par le plan d’économie], il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe », a-t-il ajouté.
« C’est l’hécatombe », a réagi auprès de l’AFP Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal à Dunkerque, selon lequel « tous les sites » du nord de la France sont concernés par ces « centaines de suppressions d’emplois ». « On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire », a-t-il prévenu, précisant être « en réunion de crise depuis le début de l’après-midi ». « Dès demain, on fait les portes des usines pour tracter », a-t-il ajouté.
Selon lui, le « but de l’entreprise » est de « saboter l’outil industriel », pour « fermer » et « délocaliser en Inde et au Brésil ». « Si Arcelor tombe, c’est l’ensemble de l’industrie du nord de la France qui va tomber », dit-il, préfigurant un « tsunami industriel et social ». Même inquiétude chez Jean-Luc Ruffin (CGT), secrétaire du comité d’entreprise européen : « On commence par délocaliser les fonctions de support et demain, ce sera la production qui sera délocalisée. »
Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, ArcelorMittal a annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités support d’Europe vers l’Inde. Le groupe a d’ailleurs officialisé un chiffre mercredi devant les syndicats lors d’un comité de groupe européen qui s’est tenu à Luxembourg : en Europe occidentale, « entre 1 250 et 1 400 postes » dans les fonctions non directement liées à la production d’acier seront transférés en Inde ou en Pologne pour faire des économies, ont annoncé deux sources syndicales – non démenties par la direction – à l’issue de la réunion.
Selon M. Ribo, cette décision de supprimer des postes ne devrait pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.
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« C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement sur le projet, a-t-il dit à l’AFP, mais nous attendons aussi des mesures concrètes de la Commission européenne à la suite de la présentation de son plan acier. »
Le ministre de l’industrie, Marc Ferracci, en déplacement dans l’Eure-et-Loir, a aussi voulu croire à cette annonce prochaine d’investissement tant attendue, en rappelant à la presse l’aide de 850 millions d’euros promise par l’Etat à ArcelorMittal pour son projet de 1,8 milliard, à condition qu’il passe à l’acte. « Nous travaillons étroitement avec la direction d’Arcelor à ce que ces projets se concrétisent dans les prochains mois », a ajouté M. Ferracci.
Mais des responsables politiques, à gauche comme à droite, ont dénoncé l’attitude et l’ambiguïté du groupe. « Il est temps que le groupe nous dise quand ces investissements se feront. Ils sont la seule garantie que l’acier continuera à être produit chez nous », a ainsi déclaré Xavier Bertrand, président (Les Républicains) de la région Hauts-de-France, sur X.
« Ou il s’engage à investir en France, à transformer ses hauts fourneaux, ou il faut nationaliser ces entreprises », a lancé pour sa part Fabien Roussel (PCF) en estimant que « la guerre de l’acier est lancée ».
ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, doit annoncer ses résultats pour le premier trimestre 2025 le mercredi 30 avril.
Le Monde avec AFP
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