Ancien de Daimler et Chrysler, Bill Russo observe le monde automobile depuis vingt et un ans à Shanghaï, où il a créé Automobility Ltd, une société de conseil. A la veille du Salon de l’automobile de la ville la plus peuplée de Chine, il décrypte les dernières tendances.

Les constructeurs chinois dévoilent à l’occasion du Salon de Shanghaï des véhicules de plus en plus connectés, avec des systèmes de conduite assistée de toujours plus sophistiqués. Les clients européens ou américains sont-ils prêts pour ce type de voitures ?

Le marché chinois est à un stade de développement très différent de celui des marchés occidentaux. Leurs chemins se sont séparés depuis longtemps. Cela vient avant tout de visions très différentes de la mobilité et des besoins. La Chine a des villes très denses et veut décarboner son économie. Sa vision de la mobilité a changé il y a vingt et un ans, à l’occasion du dixième plan quinquennal. Nous en sommes au quatorzième.

Pour donner les moyens aux entreprises locales de relever ce défi, les autorités ont favorisé le développement de l’industrie de la batterie, d’une chaîne d’approvisionnement et d’une infrastructure de recharge. L’industrie s’est transformée. On a vraiment pris conscience du virage en 2021, au moment de l’ouverture de l’usine Tesla de Shanghaï. A partir de là, tout a basculé et, en cinq ans, les constructeurs occidentaux historiques ont perdu la moitié du marché chinois.

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