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Ils protestent, entre autres, contre un projet de l’Assurance-maladie qui entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.

Des artisans taxis manifestent à Paris, le 19 mai 2025.

Plusieurs milliers de taxis ont manifesté, lundi 19 mai, à travers la France, à Pau, Lorient, Paris ou Bastia, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire imposées par l’Assurance-maladie, et la concurrence des VTC. Des représentants des taxis ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, a annoncé le ministère des transports à l’Agence France-Presse (AFP), sans avancées selon la Fédération nationale du taxi (FNDT).

Quelque 970 taxis étaient présents dans la capitale, selon la préfecture de police. Des premiers incidents ont éclaté en fin de matinée avec des pneus et des palettes incendiés sur la voie publique, d’après la préfecture de police (PP) de Paris. Vers 16h, 250 chauffeurs ont tenté de remonter le boulevard Raspail à pied avec des fumigènes et ont été stoppés après usage de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, a relaté la PP.

Certains souhaitant rejoindre l’hôtel Matignon ont également été bloqués par les forces de l’ordre, a précisé la préfecture, indiquant que 64 interpellations ont été effectuées pour dégradations, violences volontaires et participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences. Selon la préfecture, 532 véhicules étaient encore présents en début de soirée.

« On demande à être reçus par les ministres »

A Lorient (Morbihan), des taxis ont bloqué les entrées de la ville, d’après Le Télégramme. Et des opérations escargot ont été menées sur le périphérique de Nantes (Loire-Atlantique), selon Presse Océan. A Bastia (Haute-Corse), la sortie du port de commerce a été bloquée, selon la police. A Amiens, les taxis ont causé des ralentissements au nord de la ville, selon la préfecture de la Somme. A Montpellier, deux convois ont mené des opérations escargot, vers l’aéroport, la gare TGV ou la caisse d’Assurance-maladie.

« Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention », a lancé lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). « Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle et pas par leurs porte-gobelets », a-t-elle souligné.

Un projet de l’Assurance-maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés, pour remplacer l’actuelle « usine à gaz », avait expliqué jeudi Marguerite Cazeneuve, la directrice déléguée de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie (CNAM). L’objectif est de contrôler la croissance de la dépense de transport sanitaire, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024 – dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés – soit une hausse de 45 % depuis 2019.

« On restera plusieurs jours s’il le faut »

Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département. Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de « l’optimisation des coûts ». Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet. Aujourd’hui, environ 85 % des taxis effectuent du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90 % de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, selon M. Buisson.

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« La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment [dans les départements] ruraux », a assuré Marguerite Cazeneuve. Dans le tiers restant, la CNAM veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches.

Manifestant à Paris lundi 19 mai, Claude Voltzenlogel, 48 ans, est un artisan taxi du Bas-Rhin, parti de Strasbourg vers minuit avec une vingtaine de collègues. « On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises », a-t-il souligné. Avec la nouvelle tarification de l’Assurance-maladie, il craint de perdre jusqu’à 18 % de son chiffre d’affaires.

De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. « On demande l’application de la loi et des décisions de justice » limitant le travail des VTC, a expliqué à Paris Gehad Rejim, 36 ans, un des meneurs de la fronde en Savoie. « On demande une zone blanche immatérielle qui empêche les chauffeurs de se connecter », aux abords des gares et des aéroports notamment, a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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