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La filiale du groupe LVMH souhaitait exporter son brandy en vrac dans le pays avec un embouteillage effectué sur place afin de contourner la surtaxe imposée par Pékin. Les salariés d’Hennessy s’étaient mis en grève le 19 et 20 novembre.

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Des bouteilles de cognac sont stockées dans l’usine Hennessy à Cognac, dans le sud-ouest de la France, le 5 novembre 2015.

La maison Hennessy a annoncé à ses salariés, lundi 25 novembre, la suspension de son projet de délocalisation de la mise en bouteille du cognac en Chine. Une perspective qui avait provoqué une vive réaction dans la région charentaise.

La filiale du groupe de luxe LVMH avait présenté cette initiative aux représentants des salariés dix jours plus tôt. « La direction nous a dit qu’elle souhaitait faire un essai d’export en vrac de cognac vers la Chine mi-décembre avec un embouteillage effectué sur place par un sous-traitant chinois », raconte Yvan Biais, délégué syndical CGT chez Hennessy. L’enjeu étant de s’affranchir des taxes que le gouvernement chinois souhaite imposer sur les importations de cognac, en réponse à la surtaxe de 35 %, décrétée par l’Union européenne, frappant les véhicules électriques chinois importés en Europe.

La Chine exige, en effet, depuis le 11 octobre, que les importateurs de brandys européens (les eaux-de-vie à base de vin), dont le cognac représente 95 % du total, déposent une caution ou une lettre de garantie bancaire auprès des douanes chinoises, représentant 34 % à 39 % de la marchandise, dans le cadre d’une enquête anti-dumping. Mais cette taxation, qualifiée pour l’heure de temporaire, ne s’appliquerait qu’aux contenants inférieurs à 200 litres. Une porte ouverte laissée à l’exportation du cognac en vrac.

Réflexions stratégiques

A la suite de l’officialisation de son projet de délocalisation de l’embouteillage, les salariés d’Hennessy se sont massivement mis en grève, mardi 19 et mercredi 20 novembre et ils étaient près de 500 à manifester devant le siège de l’entreprise, rue de la Richonne à Cognac (Charente), mardi. Sachant que les syndicats de Verallia, fabricant de bouteilles en verre, incitaient les salariés de leur entreprise à se joindre au mouvement.

Les salariés des autres maisons d’eau-de-vie charentaises n’ont pas manqué de s’interroger sur la volonté de leur direction respective de suivre l’exemple du grand concurrent. Ainsi le groupe Pernod Ricard a transmis, le 20 novembre, aux membres du comité social et économique (CSE) à Cognac sa position officielle. « Dans le cadre des réflexions stratégiques de l’entreprise, la possibilité d’opérations d’embouteillage en dehors de l’aire d’appellation n’est qu’une des différentes options que les producteurs présents en Chine se doivent d’étudier. A date, compte tenu de l’ensemble des contraintes analysées, cette option n’est pas retenue. »

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