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A rebours des clichés, une majorité des 16-30 ans a une appétence à travailler plutôt supérieure à celle des plus âgés, selon une vaste étude réalisée par l’Institut Montaigne. Mais ils attendent légitimement du management, qu’il soit public ou privé, reconnaissance, autonomie et respect.
Publié aujourd’hui à 11h30 Temps de Lecture 2 min. Read in English
« Nous ne travaillons pas assez. » Cette phrase, lâchée par le premier ministre lors du lancement à la mi-avril de sa grande conférence sur les finances publiques, était une alerte sur la gravité de la situation budgétaire et la nécessité d’augmenter le taux d’emploi afin de produire davantage pour financer notre modèle social et nos investissements d’avenir, alors que la démographie décline.
Une vaste étude réalisée par l’Institut Montaigne, « Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans », vient éclairer utilement ce débat, cependant que ce sujet est souvent considéré comme l’un des principaux leviers – avec le maintien en activité des plus de 50 ans – pour augmenter le taux d’emploi.
Le mérite de cette étude est de battre en brèche le cliché selon lequel la jeunesse entretiendrait un rapport distancié au travail. Une majorité de jeunes a une appétence à travailler plutôt supérieure à celle des plus âgés, et nombre d’entre eux considèrent que la valeur travail joue un rôle intégrateur fondamental dans leur vie.
Plus préoccupant est l’écart qui existe entre leurs aspirations et la réalité du monde du travail. Désillusions et déceptions entretiennent frustration, fatalisme voire rébellion pour une proportion importante de jeunes interrogés. Beaucoup se joue au moment de l’orientation, qui, en rétrécissant les champs des possibles et des ambitions, nourrit un désenchantement qui risque de se prolonger tout au long de la carrière. Ce moment charnière de la vie professionnelle doit faire l’objet de davantage d’accompagnement, notamment pour les jeunes issus des milieux les plus défavorisés, qui sont par ailleurs les moins bien soutenus par les dispositifs publics.
L’étude montre également que les préoccupations des jeunes concernent en priorité le niveau de rémunération, souvent jugé trop faible. Faire en sorte que le travail paye mieux conduit à explorer deux pistes de réflexion. La première concerne le financement de notre modèle social, qui pèse aujourd’hui essentiellement sur les salaires, expliquant l’écart entre salaire brut et salaire net. La seconde piste passe par une amélioration globale des compétences, à travers l’éducation et la formation, permettant d’occuper des postes plus qualifiés et de donner davantage de perspectives d’évolution de carrière.
Le bien-être au travail constitue l’autre priorité de la jeunesse. Celle-ci attend légitimement du management, qu’il soit public ou privé, reconnaissance, autonomie et respect. Or, comme le montre un rapport récent de l’inspection générale des affaires sociales, sur ces trois sujets, la France fait beaucoup moins bien que ses voisins européens.
Par ailleurs, selon une étude menée par Hélène Sultan-Taïeb, économiste de la santé au travail de l’université du Québec à Montréal, et Isabelle Niedhammer, épidémiologiste à l’Inserm, la France affiche également des mauvais scores sur les principaux facteurs de risques psychosociaux (pression au travail, horaires à rallonge, valorisation du travail fourni, insécurité de l’emploi et harcèlement moral).
Il incombe aux employeurs d’améliorer la situation. « A eux de répondre par des méthodes de management du XXIe siècle, et pas celles héritées du XXe siècle », préconise l’Institut Montaigne. Les jeunes ne cherchent pas à fuir le travail, mais ils veulent lui donner du sens. Tant que cette quête ne sera pas prise en compte, les appels à travailler davantage auront du mal à porter.
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